Les politologues ont reconnu il y a longtemps les liens étroits entre les services secrets américains et la plupart des groupements radicaux – y compris avec l’Al-Qaida
Il n’y aura plus de Syrie après Assad. Le pays sera scindé selon des critères géographiques, ethniques et confessionnels. Et les islamistes radicaux seront la principale force dans la région, a conclu le chef de la Reconnaissance nationale des Etats-Unis James Clapper.
Les experts jugent ces conclusions évidentes. On se demande alors pourquoi Clapper l’a compris trop tard.
James Clapper a exposé ses prévisions du développement du conflit syrien dans son intervention devant les membres du Congrès en accordant une attention soutenue aux groupements islamistes radicaux membres de l’opposition syrienne.
Mais il n’a pas fait de grande découverte. Les politologues ont reconnu il y a longtemps les liens étroits entre les services secrets américains et la plupart des groupements radicaux – y compris avec l’Al-Qaida.
Les événements récents au Proche-Orient et en Afrique du Nord, « le printemps arabe, sont un exemple de cette coopération. Les événements initiés par Washington et leurs alliés, les révolutions, ont conduit au pouvoir les forces radicales – comme en Libye ou en Egypte, avec les Frères-musulmans. Des témoins oculaires racontent ce qui se passe en Syrie. D’après eux, à Alep, l’état-major du groupement Jabhat al-Nosra, lié étroitement à Al-Qaïda, contrôle la ville.
Les fonctionnaires syriens résidant à Istanbul et au Caire – ce n’est que « la façade civilisée » de l’opposition que l’Occident présente au monde. Mais en réalité, le pouvoir au sein de la coalition de l’opposition appartient aux forces radicales, estime l’expert du Centre d’études arabes de l’Institut d’orientalisme .
« En Syrie, le soutien des islamistes se poursuit. L’Occident veut qu’ils chassent Bachar Assad. C’est la même politique que l’Occident poursuivait pendant la guerre civile en Afghanistan dans les années 1980. On essayait alors d’utiliser les forces radicales dans des buts politiques. L’Occident compte qu’après le départ d’al-Assad, la Syrie disparaîtra de la carte du PO. Après quoi, l’Occident pourra effectuer plus facilement une frappe sur l’Iran », ajoute-t-il.
Autrement dit, les Américains ont obtenu dans cette région ce qu’ils voulaient. Mais il semble qu’à Washington on a compris que le contrôle de la situation échappait aux Etats-Unis.
Des dizaines de milliards de dollars ont été dépensés, on a misé sur certaines forces politiques. Les Etats-Unis ne veulent pas perdre la face en faisant marche arrière. Mais l’obstination des Américains coûtera trop cher – elle se chiffrera en dizaines de millions de vies.
Les Etats-Unis sont persuadés que la position de la Russie les empêche de mettre en œuvre leurs projets dans la région. Dans le rapport de la Reconnaissance Nationale, on note que Moscou insiste sur la prévention d’une intervention militaire extérieure en Syrie, visant la liquidation du régime de Bachar al-Assad.
La voix de la Russie