Des experts estiment que les assertions de l’armée israélienne sur ses performances ne sont que des mensonges, surtout que l’enjeu est de surcroit commercial !
Une fois de plus le Dôme d’acier défraye la chronique. Et pour cause : il ne fait pas ses preuves.
Les deux roquettes qui se sont abattus tranquillement sur Eilat dans le Sinaï, mercredi, sans être inquiétées, ont de nouveau mis la puce à l’oreille des experts israéliens ainsi que des autres protagonistes concernés par les soi-disant exploits de ce système qui a couté des centaines de millions aussi bien pour le budget israélien qu’américain.
En Israël, le débat fait rage, constate le chroniqueur des questions israéliennes au journal libanais AsSafir. D’autant plus que les autorités militaires savent bien que cette région est exposée et ont au préalable déployé la batterie.
Dans les faits, le système de radar a bel et bien repéré le lancement des projectiles et tiré les sirènes d'alarme dans la ville. Mais la batterie n’a pas bronché.
Il faut dire que dès sa mise en place, le système s’est avéré défectueux.
Mais durant l’offensive contre la bande de Gaza, l’institution militaire israélienne a laissé croire qu’il a été efficace à hauteur de 84% .
Or il s’avère que ce chiffre est mensonger !
Selon le quotidien israélien Haaretz, il a été suspecté aux Etats-Unis par trois scientifiques de renommée : le professeur Theodor Bustol, juif américain, Dr. Mordechay Scheffer, israélien vivant aux Etats-Unis, et un autre scientifique qui travaille dans la société qui produit le dôme et qui a requis l’anonymat.
Examinant séparément les performances de la batterie durant la dernière guerre, tous trois assurent que les photographies exposées par l’armée israélienne sur les présumées interceptions réussies ne sont que le résultat d’une explosion autodestructrice du missile intercepteur. Et pour preuve, étayent-ils leur constat, elles montrent une seule boule de feu, alors que l’interception devrait en afficher deux, une pour le missile tiré, et une autre pour le missile intercepteur du Dôme d’acier.
De plus, estiment les trois scientifiques, les photos montrent un parcours similaire emprunté par les intercepteurs, lesquels effectuent les mêmes mouvements avant de s’autodétruire. Dans certaines images vidéos, tous les projectiles opèrent la même déviation, un quart de seconde avant l’explosion.
De plus, les experts se sont arrêtés sur les 3200 plaintes portées par des civils israéliens, qui ont réclamé des dommages et intérêts pour les dégâts causés par les roquettes qui se sont abattus sur eux, sans oublier les 109 qui ont été blessés par les roquettes et répertoriés par la police. Ces chiffres contestent celui déclaré par l’armée israélienne qui a parlé de seulement 58 roquettes abattus dans les régions résidentielles.
En réponse au rapport de ces experts, l’ex-directeur du projet anti-missile israélien Huma, Auzi Roben l’a taxé de « non scientifique et d’irréel ». Signalant que près de 1506 projectiles (selon l’armée israélienne) et 1569 (selon le Hamas) ont été tirés, il a dit que l’expérience a montré que seul leur quart est tombé dans des régions résidentielles, et qu’il n’y a pas de trace de destructions pour les autres trois-quarts.
Ce à quoi Bostol a répliqué à la fin du mois de mars dernier, dans un article écrit pour le quotidien israélien Haaretz : « les demandes d’indemnisations pour les dommages causés par les roquettes de Gaza concernaient 746 bâtiments à Ashdod, 516 à Beer Sheva ( Bir esSabaa), et 246 à Rishon Letsione ». Ce qui d’après lui, rend douteuses les assertions de l’armée sur les 421 roquettes interceptés sur les 479.
Toujours selon Bustol, il faut cesser de mentir sur la performance du Dôme d’acier, alors qu’elle n’est de l’ordre de 5 à 10% seulement.
Sachant que son enjeu n’est pas exclusivement militaire. L’armée israélienne mise sur sa commercialisation. Toujours en vain. La Corée du sud, en plein bras de fer avec sa voisine du Nord a refusé de l’acheter.