... et fait la guerre à la Syrie
Interrogé sur le rôle que son pays exerce en Syrie, le Premier ministre et chef de la diplomatie qatari, Hamad ben Jassem Al-Thani a assuré que son pays aspire à faire régner la paix dans la région, en l’occurrence avec Israël
Ben Jassem qui s’exprimait pour la télévision allemande Deutsche Welle qui diffusera sa totalité le dimanche prochain, a dit : « même avec Israël, il faudrait qu’il y ait une paix. Et il faudrait restituer ses droits au peuple palestinien », estimant qu’à « certains moments, nous avons vu un laxisme de la part de certains pays arabes. Maintenant qu’il y a un changement grâce au printemps arabe, je pense que les règles du jeu devraient changer dans le monde arabe ».
Sur la Syrie, le diplomate qatari a accusé le président syrien Bachar al-Assad de vouloir gagner du temps. « Je pense qu’il y aura une solution politique. Mais ceci n’est possible que s’il y a un équilibre entre les deux forces en Syrie. Nous voulons quelque chose de factuel pour ce sujet-là ».
Interrogé si le Qatar fournissait des armes aux insurgés en Syrie, il a répondu : « c’est une décision suzeraine, mais la Ligue arabe a admis ce principe », en allusion à l’appel que l’institution panarabe a lancé lors de sa dernière séance, le mois dernier, en faveur de l’armement de l’insurrection, au moment où elle accordait le siège de la Syrie à la coalition des forces de l’opposition et de la révolution syrienne. Et ce violation au règlement interne de la Ligue.
A noter que le Qatar a été parmi les pays qui ont œuvré pour la militarisation du mouvement de protestation syrien, dès les premiers moments de son éclatement au sillage des révolutions du Printemps Arabe.
Le Premier ministre qatari s’était rendu en Allemagne le lundi dernier, pour persuader la chancelière allemande Angela Merkel d’accorder son feu vert aux Européens en vue d’armer les insurgés en Syrie. En vain. Merkel lui a martelé que les livraisons d’armes pour les miliciens n’étaient pas envisageables pour l’Allemagne, « pour des raisons légales, car elle n’a pas le droit de vendre des armes dans les zones de conflit ».
Le mois de mars dernier, un ancien chef du Mossad Shabtaï Shavit (1989-1996) a rendu hommage au « rôle historique » joué par le Qatar en faveur de l’Etat d’Israël, et qui selon lui a été «plus important que celui de la Grande Bretagne».
Pour Shavit, la politique étrangère du Qatar est comme "le levier arabe des politiques de Tel-Aviv et de Washington" dans la région.