De quoi permettre à la ville de Saïda de prendre un souffle
L’on peut dire que l’Armée libanaise est la principale gagnante de la décision de l’imam de la mosquée Bilal ben Rabah, Ahmad al-Assir, de suspendre le sit-in qu’il projetait d’observer ce vendredi devant le complexe de Fatima Zahraa, à Abra.
Des sources concernées ont indiqué que l’institution militaire a envoyé à al-Assir un message clair l’informant que l’armée ne se déploiera pas sur le terrain vendredi et ne prendra aucune mesure, et que la décision d’organiser ou de suspendre le sit-in revenait au dignitaire religieux. Si un incident a lieu, comme par exemple un échange de tirs, alors la brigade de l’armée déployée à Saïda interviendra.
Le message de l’armée a laissé entendre que la décision de ne pas intervenir ne concerne pas uniquement le sit-in de vendredi mais toutes les actions futures d’al-Assir. D’autant que l’imam de la mosquée Bilal Ben Rabah insulte les officiers et les soldats de l’armée, alors que ceux-ci s’emploient à assurer la protection à ses sit-in pour éviter toute friction avec ses adversaires.
Les mêmes sources indiquent que la décision de l’armée de ne pas se déployer sur le terrain signifie que la possibilité d’un Taamir-2 ou Taamir-3, à l’instar de l’accrochage qui a fait trois morts il y a cinq mois, devient réelle.
D’autres sources affirment pour leur part que d’autres facteurs ont contribué au report du sit-in d’al-Assir, notamment la contraction que le chef de l’Organisation populaire nassérienne, Oussama Saad, a laissé entrevoir jeudi. Dans ce contexte, les forces et partis nationaux et islamiques ainsi que les notables de Saïda hostile à al-Assir ont visiblement obtenu le feu vert pour organiser des contractions. Ils ont d’ailleurs déposé des demandes d’autorisation auprès du sérail de la ville pour observer un sit-in face à celui du dignitaire religieux.
Les sources précitées évoquent également un autre facteur: la décision du procureur de Saïda, Samih Hage, de réclamer une copie du discours prononcé la semaine dernière par al-Assir, et au cours duquel il a proféré des insultes contre l’armée et son commandant en chef. Ce qui signifie que des poursuites judiciaires pourraient être engagées contre l’imam de la mosquée Bilal Ben Rabah.
Avant la suspension du sit-in d’al-Assir, Saïda ressemblait à une ville fantôme, en raison de la crainte des habitants. A cet égard, des sources de Saïda se demandent si «un logement appartenant au Hezbollah depuis un quart de siècle méritait d’entrainer la ville vers l’inconnu sur les plans politique et sécuritaire. Et quelles sont les raisons de la reprise par al-Assir de son mouvement dès son retour de Turquie?
Assafir-Médiarama