Et comme à chaque fois, Washington prétend fournir une aide non-létale aux rebelles!
Les Etats-Unis ont franchi samedi un nouveau pas dans leur soutien aux rebelles syriens en annonçant à Istanbul le doublement de leur assistance directe et la livraison d'équipements militaires soi-disant « défensifs ".
Au terme d'une réunion de plus de six heures du groupe des onze pays Amis
de la Syrie, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a précisé que le montant
de cette aide aux opposants au président Bachar al-Assad atteindrait désormais
250 millions de dollars.
"Nous sommes aujourd'hui à un moment critique et c'est ce qui nous a amenés
ici", a justifié Kerry devant la presse. "Les enjeux en cause en Syrie ne
peuvent être plus clairs: l'utilisation d'armes chimiques, le massacre de la
population par des missiles balistiques et le recours à d'autre armes de
destruction massive", a-t-il prétendu.
"Ce conflit déborde maintenant des frontières (de la Syrie) et menace les
pays voisins", a insisté le chef de la diplomatie américaine, "le bain de sang
doit cesser", a-t-il dit, alors que son pays et les alliés de Washington continuent de livrer toutes sortes d'armes à la rébellion!
Kerry a indiqué que les nouveaux équipements qui seraient
distribués aux opposants syriens , iraient "au-delà des rations alimentaires militaires et des kits d'aide médicale pour inclure d'autres types d'équipements non-létaux".
Avant la réunion d'Istanbul, les médias américains ont affirmé que cette
aide pourrait comprendre des gilets pare-balles, des véhicules ou encore des
lunettes de vision nocturne, démentant toujours la livraison d’armes lourdes aux rebelles, bien que les images circulant chaque jour sur les chaines de télévision montrent ces rebelles armés jusqu’aux dents !
L'opposition syrienne réclame des frappes ciblées contre les sites de Scud de Damas
Juste avant de rencontrer ses ministres des Affaires étrangères, la
coalition de l'opposition a pressé les onze pays occidentaux et arabes qui la
soutiennent de mener des frappes aériennes ciblées pour détruire les bases de
missiles sol-sol Scud utilisés par le régime de Damas.
"Nous n'avons de cesse de dire qu'Assad tire ses missiles sur des zones
densément peuplées (...) sans conséquence pour lui. Répondre à ce problème par
de l'argent ne le résoudra pas", a souligné devant la presse Yaser Tabbara, le
porte-parole du Premier ministre intérimaire Ghassan Hitto.
"Ce que nous demandons, ce sont des frappes chirurgicales pour détruire les sites de lancement des missiles Scud de façon à ce que nous n'ayons plus, au moins, ce risque quotidien qui pèse sur notre population", a-t-il ajouté.
"Les Syriens savent que de nombreux pays du groupe des Amis de la Syrie disposent de cette capacité, mais rien de sérieux n'a encore été fait pour mettre un terme à cette terreur et ces pratiques criminelles", a insisté la déclaration de l'opposition.
Outre cette demande spécifique, les ennemis du régime de Damas ont demandé la mise ne place d'une "zone d'interdiction aérienne (...) pour permettre la libre circulation des réfugiés" le long des frontières Nord et Sud du pays.
Dans sa déclaration, l'opposition a enfin souhaité l'adoption d'une résolution du conseil de sécurité de l'ONU condamnant "le recours du pouvoir syrien aux missiles balistiques et aux armes chimiques, ainsi que la mise en place d'un fonds international destiné à soutenir le nouveau gouvernement intérimaire et le retour des réfugiés dans leur pays".
Appel au dialogue!
Par ailleurs, les soutiens de l'opposition ont renouvelé leur pression sur le pouvoir en Syrie pour qu'il accepte de se mettre à la table des négociations, dans le cadre du schéma de transition adopté à Genève mi-2012.
"Si le régime syrien rejette cette opportunité, nous annoncerons une
augmentation de notre assistance" à l'opposition, ont menacé les pays qui la
soutiennent dans un document adopté à Istanbul.
"Notre message au peuple syrien est très clair: vous n'êtes pas seul dans
ce combat", a résumé l'hôte du sommet, Davutoglu, "nous continuerons à
accueillir les réfugiés et à aider ceux qui restent en Syrie au travers du
Conseil national syrien et de ses branches armées".
Damas accuse Washington de jeter "de l'huile sur le feu"
Le quotidien syrien Al-Watan a accusé dimanche les Etats-Unis de jeter "l'huile sur le feu", après l'annonce par Washington du doublement de leur assistance directe à l'opposition.
"La réunion des prétendus +Amis de la Syrie+ tenue hier (samedi) à Istanbul a jeté l'huile sur le feu en plein conflit syrien", écrit le quotidien Al-Watan.
"Les résultats de la réunion étaient connus d'avance, avec les déclarations américaines (...) sur la fourniture de nouvelles aides à l'opposition", ajoute le journal.
"Ces déclarations ne sont pas surprenantes, puisque Washington a choisi dès le début de la crise de prendre le parti des groupes armés en les soutenant politiquement, financièrement et militairement", selon Al-Watan.