Le Hezbollah qualifie de "droit moral" la défense des villages libanais à la frontière syrienne. Le chef de l’opposition démissionne.
L’armée syrienne a marqué des points sur deux fronts stratégiques, aux portes de Damas et dans la région de Homs, frontalière du Liban, qui relie la capitale au littoral.
Ainsi elle a pris dimanche le "contrôle total" du village de Jdeidet al-Fadl près de Damas.
A Homs, des sources syriennes ont révélé la mort des dizaines de combattants du Front Nosra lors d’affrontements avec l’armée syrienne à Qosseir à la frontière avec la région libanaise de Hermel.
Selon ces sources, 239 rebelles syriens ont été tués ces dix derniers jours dans les alentours de Homs, dont les noms ont été publiés par le site Arabi-Press. Alors que des dizaines d’autres cadavres étrangers restaient non identifiés. Au total, il s’agit de plus de 500 rebelles tués, selon Arabi-Press.
La plupart des rebelles d’obédience wahhabite ont été tués lors de trois batailles à savoir : à Tal Nabi Mando, à Abel et à l’aéroport Dabaa, a-t-on ajouté de même sources.
Pour sa part, l’agence SANA a rapporté que des unités de l'armée ont rétabli dimanche la sécurité et la stabilité à Homs, dans la localité de Sqarja dans la banlieue d'al-Qosseir, infligeant aux terroristes de lourdes pertes.
Des obus à Hermel
Les affrontements à Qosseir se sont étendus à l’Est du Liban. Pas moins de sept nouveaux obus lancés par des rebelles syriens se sont abattus dans la région du Hermel. L’un de ces obus est tombé près d’un orphelinat dans lequel se trouvaient 450 écoliers, mais n’a fait que des dégâts matériels.
Depuis une semaine, les rebelles tirent en direction de la région de Hermel, à 15 km de la frontière syrienne, prétendant riposter à la participation du Hezbollah au combat aux côtés de l’armée syrienne. Samedi, des obus avaient atteint pour la première fois la ville même de Hermel.
Hezbollah : Défendre les villages libanais est un droit moral
En réaction à la violation de la souveraineté libanaise, le vice-président du conseil exécutif du Hezbollah, cheikh Nabil Kaouk, a souligné lundi le droit du Hezbollah à défendre les citoyens libanais des villages frontaliers contre les agressions des rebelles syriens.
« Tout Libanais qui tombe en martyre en défendant ses concitoyens est un martyr de tout le Liban et de toute la nation », a déclaré cheikh Kaouk, lors d’une cérémonie à Nabatiyeh, au Liban-Sud.
Cheikh Kaouk a fustigé « l’incapacité dangereuse de l’Etat dans ce domaine qui ne fait rien pour protéger ses citoyens ».
« Ce que fait le Hezbollah est un devoir national et moral pour défendre les Libanais dans les villages limitrophes », a encore souligné cheikh Kaouk, appelant les forces du 14 Mars à cesser toute critique des martyrs « qui sont les martyrs de tout le pays ».
« Nous est-il demandé de laisser nos concitoyens des villages frontaliers être la cible de meurtres, d’enlèvements et de tentatives visant à les contraindre de quitter leurs terres ? », s’est-il interrogé.
Khatib démissionne
Entre-temps, au niveau politique, le chef de la coalition de l’opposition syrienne Moaw Khatib a confirmé dimanché sa démission.
"Je peux confirmer que la démission d'Ahmed Moaz al-Khatib est définitive", a indiqué Marwan Hajjo, membre de la Coalition, indiquant que M. Khatib a informé l'opposition de sa décision à Istanbul.
Cette démission intervient après la réunion samedi du groupe des "Amis de la Syrie" à Istanbul durant laquelle Washington a annoncé le doublement de son assistance directe et la livraison d'équipements militaires « défensifs » aux rebelles.
Une source proche de la Coalition a affirmé à l'AFP sous le couvert de l'anonymat que "les membres de la Coalition tiennent des consultations sur qui devrait devenir président par intérim jusqu'à la réunion prévue le 10 mai".