Le montant de la caution a été fixé à 5.000 dinars koweïtiens (17.500 dollars) et le juge a décidé de tenir la prochaine audience le 13 mai.
La cour d'appel du Koweït a décidé lundi de surseoir à l'application d'une peine de prison de cinq ans prononcée contre un ténor de l'opposition, Musallam al-Barrak, et de le laisser en liberté après le paiement d'une caution.
"Le juge Anwar al-Anzi a décidé de surseoir à l'application de la peine jusqu'à ce qu'il rende son verdict" dans l'affaire de l'ex-député, condamné en première instance à cinq ans de prison ferme pour diffamation envers l'émir, a déclaré à l'AFP l'avocat de Barrak, Me Doukhi al-Hasbane.
Le montant de la caution a été fixé à 5.000 dinars koweïtiens (17.500 dollars) et le juge a décidé de tenir la prochaine audience le 13 mai.
"C'est une indication positive, le signe que la justice reste indépendante au Koweït", a déclaré Me Hasbane.
L'ex-député, qui a de nouveau plaidé non coupable, est arrivé au Palais de justice escorté par des centaines de ses partisans dont certains l'ont porté sur leurs épaules en criant: "Barrak, tu es la conscience de la nation toute entière".
"La nation, avec cette manifestation, est sortie victorieuse (...) et nous allons célébrer ensemble cette victoire", a dit Barrak devant ses partisans.
Ce dernier a été condamné le 15 avril pour un discours prononcé lors d'un meeting le 15 octobre 2012 et jugé diffamatoire envers l'émir du Koweït, cheikh Sabah al-Ahmad al-Sabah.
Il a refusé d'obtempérer à un mandat de dépôt en se basant sur une loi lui permettant de rester en liberté jusqu'à son jugement en appel.
Ses partisans ont manifesté plusieurs fois pour le soutenir et se sont heurtés le 17 avril à la police qui a utilisé, pour les disperser, des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes. Plusieurs personnes ont été blessées dont des policiers.
Des militants et ex-députés ont été récemment condamnés à des peines de prison pour offense sur internet à l'encontre de l'émir.
Le riche émirat pétrolier, première monarchie du Golfe à s'être dotée d'un Parlement élu en 1962, est secoué par des crises politiques à répétition. Il a connu depuis la mi-2006 dix gouvernements alors que le Parlement a été dissous à six reprises.
Le gouvernement s'apprête à faire passer au Parlement une loi durcissant les délits de presse. Elle prévoit entre autres dix ans de prison pour les atteintes à la religion et plus d'un million de dollars d'amende pour les délits de diffamation de l'émir.