Elle intervient à un moment où a été conclue l’une des ventes d’armes les plus complexes et organisées avec le plus de précautions de l’histoire américaine.
Le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel est arrivé mardi à Ryad, dans sa première visite en Arabie saoudite avec laquelle les Etats-Unis s'apprêtent à conclure un important contrat d'armement.
H. Hagel venait de Jordanie, dans le cadre d'une tournée régionale, la première depuis son arrivée à la tête du Pentagone il y a deux mois, qui l'a également mené en Israël.
Il doit s'entretenir en soirée avec le prince héritier et ministre de la Défense Salmane ben Abdel Aziz. Sa tournée est dominée par le conflit meurtrier en Syrie et le programme nucléaire en Iran.
Une rencontre était également prévue avec le vice-ministre saoudien de la Défense, le prince Khaled Ben Sultan Ben Abdel Aziz, mais ce dernier a été limogé samedi sans explication par un décret du roi Abdallah.
Le prince Khaled a été remplacé à son poste par le prince Fahd Ben Abdallah Ben Mohammed Ben Abdel Rahmane.
Fils de l'ancien ministre de la Défense Sultan ben Abdel Aziz, décédé en 2011, le prince Khaled avait commandé en 1991 les forces de pays arabes et musulmans qui avaient participé aux côtés des troupes occidentales, notamment américaines, à libérer le Koweït de l'occupation irakienne.
Il avait joué un rôle de premier plan dans les acquisitions d'armes de l'Arabie saoudite, notamment en 2010.
Les Etats-Unis ont annoncé à la veille de la tournée de M. Hagel qu'ils s'apprêtaient à conclure d'importants contrats d'armement, d'une valeur totale de 10 milliards de dollars, avec Israël, les Emirats arabes unis et l'Arabie saoudite, trois alliés de Washington face à l'Iran.
Le projet de contrat avec Israël concerne des missiles anti-radar utilisés pour éliminer les défenses anti-aériennes, de nouveaux radars pour les chasseurs israéliens, des avions de ravitaillement en vol et des V-22 Osprey, des appareils mi-avion mi-hélicoptère, ont détaillé ces responsables devant des journalistes.
Aux Emirats, les Etats-Unis s'apprêtent à vendre pour près de 5 milliards de dollars 26 chasseurs-bombardiers F-16 ainsi que des missiles sol-air, dont le modèle n'a pas été précisé.
L'Arabie saoudite, qui avait conclu fin 2010 le plus gros contrat d'armement jamais enregistré par Washington, d'une valeur de 60 milliards de dollars et comprenant 84 avions F-15, devrait acheter les mêmes missiles air-sol que les Emirats.
Selon l'un des responsables de la défense, "c'est l'une des ventes d'armes les plus complexes et organisées avec le plus de précautions de l'histoire américaine".