27-11-2024 06:38 PM Jerusalem Timing

Boston : le FBI au Daguestan pour interroger les parents des suspects

Boston : le FBI au Daguestan pour interroger les parents des suspects

Les Russes avaient demandé au FBI de faire des vérifications sur le suspect qui a été tué

Des enquêteurs du FBI se sont rendus au Daguestan, dans le Caucase russe, pour y interroger mercredi, avec leurs homologues russes du FSB, les parents des deux frères Tsarnaev, les principaux suspects de l'attentat de Boston.
  
L'ambassade des Etats-Unis à Moscou a indiqué avoir envoyé mardi une délégation dans cette république instable, minée par une rébellion islamiste armée, pour interroger les parents de Tamerlan et Djokhar Tsarnaev, soupçonnés d'être les auteurs de l'attentat qui a fait trois morts et 264 blessés le 15 avril à Boston.
  
"Un groupe de l'ambassade des Etats-Unis à Moscou s'est rendu hier au Daguestan dans le cadre de sa coopération avec le gouvernement russe pour interroger les parents" Tsarnaev", a indiqué à l'AFP un responsable de l'ambassade.
  
"Le gouvernement russe coopère avec le FBI dans son enquête sur l'attentat du marathon de Boston", a-t-il ajouté.
  
Un officier de la police locale a de son côté indiqué à l'AFP que "des enquêteurs du FBI avaient interrogé toute la nuit (de mardi à mercredi) les parents des frères Tsarnaev au siège du FSB (Service Fédéral de Sécurité)", à Makhatchkala, la capitale du Daguestan.
 

"Ils leur ont posé des questions, notamment sur les personnes avec lesquelles Tamerlan avait été en contact pendant son dernier séjour au Daguestan", en 2012, selon cette source.
 "Les parents ont affirmé que Tamerlan n'était jamais entré en contact avec des représentants de l'islam radical", a ajouté cet officier.
 "Au petit matin, le couple a pu regagner son domicile, mais mercredi matin la mère des frères Tsarnaev, Zoubeïdat, a été de nouveau emmenée au FSB" pour un interrogatoire qui se poursuivait toujours mercredi après-midi, selon la même source.
"Plusieurs collaborateurs du FSB présents pendant l'interrogatoire de la nuit n'ont pas été admis à ce nouvel interrogatoire", a indiqué à l'AFP une autre source à la police locale, qui a elle aussi requis l'anonymat.
   "Les parents des frères Tsarnaev vont se rendre aux Etats-Unis pour récupérer le corps de leur fils Tamerlan", a indiqué une autre source policière locale, sans être en mesure de préciser la date de leur départ.
  
Tamerlan Tsarnaev, 26 ans, est décédé au cours d'un échange de coups de feu avec la police américaine dans la nuit de jeudi à vendredi derniers.
  
Le père des deux frères, Anzor, avait déjà fait état de son souhait de se rendre aux Etats-Unis où son cadet, Djokhar, 19 ans, grièvement blessé, risque la peine de mort, après avoir été inculpé d'utilisation d'arme de destruction massive.
  
Le FBI s'est retrouvé sous le feu des critiques après avoir indiqué que les autorités russes lui avaient demandé de faire des vérifications sur Tamerlan, fondées "sur une information selon laquelle il était un partisan de l'islam radical et un fervent croyant et qu'il avait radicalement changé en 2010".
  
Faute de trouver des détails compromettants, les Américains avaient relâché leur surveillance.
  
Mercredi, le ministre daghestanais de l'Intérieur, Abdourachid Magomedov, a affirmé de son côté que "Tamerlan Tsarnaev n'avait pas eu de contact avec les séparatistes du Caucase du Nord".
"Tenter de prouver que Tamerlan a été contaminé dans le Caucase par l'islam radical est une manœuvre destinée à rejeter la faute sur autrui", a-t-il déclaré, cité par la porte-parole du ministère, Satina Oubaïdatova.
  
Anzor Tsarnaev, un Tchétchène né au Kirghizstan, une ancienne république soviétique d'Asie centrale, et vivant à Makhatchkala a affirmé à plusieurs reprises, ces derniers jours,  être persuadé de l'innocence de ses deux fils.

   Les frères Tsarnaev, qui ont vécu au Kirghizstan ainsi que dans le Caucase russe, avaient émigré au début des années 2000 aux Etats-Unis avec leurs parents, mais n'avaient pas coupé les liens avec le Daguestan, dont leur mère est originaire.