Ces brouilleurs sont capables de contrer complètement la détection radar dans un rayon de plusieurs centaines de kilomètres, ainsi que d’anéantir les moyens de guerre électronique et de transmissions ennemis.
Le ministère russe de la Défense a récemment reçu un lot de complexes mobiles de guerre électronique Krassoukha-4, capables de brouiller les radars satellites espions, les radars terrestres et les systèmes aériens SDCA (système de détection et de commandement aéroporté), écrit le quotidien Izvestia du 25 avril 2013.
"Avant la fin de l'année, les brigades de guerre électronique recevront plusieurs Krassoukha, qui seront intégrés à des systèmes de brouillage globaux, plus complexes", a déclaré une source informée.
En 2012 l'armée a acheté ses premiers modèles de série du système Krassoukha-2. Plus spécialisé, il n’est conçu que pour contrer les cibles aériennes – les systèmes de détection et de commandement aéroporté SDCA, les radars volants tels que les américains E-8 Joint Star, ainsi que les drones comme Global Hawk et Predator.
Les quatre systèmes Krassoukha-4 reçus récemment par l’armée sont complémentaires de la série 2. Ensemble, ils sont capables de contrer complètement la détection radar dans un rayon de plusieurs centaines de kilomètres, ainsi que d'anéantir les moyens de guerre électronique et de transmissions ennemis. Leur principe de travail consiste à brouiller les radars et d'autres sources de rayonnement sur toutes les fréquences principales.
Physiquement, ils ressemblent aux radars ordinaires montés sur le châssis BAZ-6910 à huit roues. Ils sont conçus par les entreprises du consortium Technologies radioélectroniques - le plus grand concepteur de systèmes de guerre électronique en Russie.
Dmitri Kornev, expert militaire indépendant et rédacteur du site Military Russia, estime que Krassoukha marque un sérieux progrès en termes de moyens de lutte high-tech.
"Les systèmes de brouillage et de renseignement électronique de type Krassoukha-2 et Krassoukha-4 sont des purs produits de haute technologie. Leur mission : mettre en place une protection contre les armes high-tech, leurs vecteurs et les systèmes de détection et de ciblage. Ce sont des missions très pertinentes. Ces systèmes sont inédits et devraient donner un coup de pouce à toute l'industrie radioélectronique", a-t-il déclaré.
Anton Lavrov, expert militaire indépendant, explique que Krassoukha est destiné à remplir des tâches opérationnelles et tactiques sur décision de l'état-major des forces armées.
"En d'autres termes, ils ne font pas partie d'une brigade ou des troupes interarmées. Ce sont des systèmes de renfort dans les zones où un conflit important est prévu. Ils ont une portée de 150-300 kilomètres. Un tel système ne convient pas pour combattre des rebelles ou des bandes clandestines. Il est avant tout prévu pour combattre un ennemi doté, lui aussi, de technologies avancées", déclare l'expert.
Les travaux sur Krassoukha ont commencé en 2009. Les essais nationaux et les premières livraisons d'essai sont effectués depuis 2010.