Le texte déplore "les arrestations et la détention de protestataires sur la base d’accusations vagues", comme il relève des cas de "torture en détention" et critique l’adoption de sentences sévères à l’égard d’opposants.
Bahreïn s'est déclaré "consterné" par le rapport du département d'Etat sur les droits de l'Homme qui épingle le petit royaume du Golfe secoué depuis deux ans par un mouvement de contestation populaire, l'estimant "partial" et "éloigné de la vérité".
"Le gouvernement de Bahreïn a pris connaissance avec consternation du rapport du département d'Etat qui est éloigné de la vérité", a déclaré la porte-parole du gouvernement et ministre d'Etat pour l'Information, Samira Rajab, citée mercredi soir par l'agence officielle BNA.
Estimant le rapport "partial et subjectif", elle a en outre critiqué "sa formulation qui encourage le terrorisme et les terroristes portant atteinte à la sécurité nationale de Bahreïn".
Le rapport mondial, publié le 19 avril, souligne que les "tensions communautaires ont continué d'augmenter en 2012" à Bahreïn, siège de la Ve Flotte et à l'égard duquel les Etats-Unis sont généralement conciliants.
Il fait état de "discrimination" à l'égard des chiites qui forment la majorité de la population autochtone et estime que les citoyens de Bahreïn n'ont pas le droit "de changer leur gouvernement d'une manière pacifique".
Le texte déplore "les arrestations et la détention de protestataires sur la base d'accusations vagues", comme il relève des cas de "torture en détention" et critique l'adoption de sentences sévères à l'égard d'opposants.
Selon la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH), au moins 80 personnes ont été tuées depuis le début de la contestation.
Mercredi, un expert de l'ONU en droits de l'Homme, Juan Mendez, avait exprimé "sa profonde déception" face à la décision prise par le gouvernement de Bahreïn d'annuler sa visite dans le pays, qui devait avoir lieu du 8 au 15 mai.
"C'est la deuxième fois que ma visite a été reportée, et ce avec un très court préavis. Il s'agit bien d'une annulation puisque aucune autre date n'a été proposée et il n'y a aucune feuille de route pour discuter" avec les autorités, déclare le rapporteur spécial de l'ONU sur la torture.
Dans un communiqué , Amnesty International a estimé que cette décision "montre que Bahreïn n'est pas sérieux dans l'application des
réformes concernant les droits de l'Homme".
Le communiqué a appelé les autorités à "libérer immédiatement tous les prisonniers de conscience et mener une enquête indépendante, transparente et efficace sur les allégations de torture" de détenus.
Parmi les opposants détenus figure le militant des droits de l'Homme Nabil Rajab qui ne reçoit pas selon Amnesty "les soins médicaux appropriés" pour de sévères maux de dos.