23-11-2024 06:51 PM Jerusalem Timing

Libye: la rébellion veut de Doha armes et légitimité, les alliés divisés

Libye: la rébellion veut de Doha armes et légitimité, les alliés divisés

Les rebelles libyens vont demander, du Groupe de contact sur la Libye réuni à Doha, une plus ample reconnaissance, mais aussi des armes et de l’argent, pour défaire Kadhafi.

Le groupe de contact chargé de piloter le volet politique de l'intervention en Libye se réunit mercredi au Qatar. Une vingtaine de pays et d'organisations, dont l'Onu et l'Otan, participent à ce rendez-vous.


A Doha, la rébellion libyenne représentée par une délégation du Conseil national de transition (CNT) est attendue en séance plénière, ce qui ne fut pas le cas lors de la conférence ministérielle de Londres, le 29 mars, qui a décidé de la création du Groupe de contact.


La délégation du CNT est conduite par son représentant international Mahmoud Jibril qui a rencontré mardi les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne (UE), réunis à Luxembourg.

Son porte-parole Mahmoud Chammam a indiqué à l'AFP que le CNT attend "une assistance militaire", et "une protection des civils libyens bombardés" par les forces loyalistes.


La réunion de Doha intervient alors que des divergences sont apparues au sein de la coalition alliée, avec Londres et Paris voulant une intervention plus musclée de l'Otan, et les Etats-Unis défendant l'action de l'Alliance qui a pris le commandement des opérations le 31 mars.


M. Chammam a en outre insisté sur la libération de fonds libyens, notamment quelque 30 milliards gelés aux Etats-Unis dans le cadre des sanctions internationales prises contre le régime du colonel Kadhafi.


S’agissant de la reconnaissance du CNT, seuls trois pays, la France, l'Italie et le Qatar, ont pour le moment pris cette décision.


M. Chammam a insisté sur la reconnaissance du CNT par les Etats-Unis qui ne se font représenter à Doha que par William Burns, secrétaire d'Etat adjoint pour les affaires politiques.


"Nous voulons une reconnaissance claire et officielle" de la part de Washington, a-t-il souligné, ajoutant que le CNT espérait obtenir de la réunion "un passage d'une reconnaissance de facto à une reconnaissance légitime internationale".


Il a réitéré que la rébellion rejetait toute proposition -comme elle l'a fait avec une "feuille de route" de l'Union africaine- qui ne prévoyait pas en préalable le départ du colonel Kadhafi et de ses fils de Libye.


Les rebelles reprennent Ajdabiya


Entretemps, les forces rebelles ont repris la ville d'Ajdabiya (est) -à 160 km au sud de Benghazi, fief des insurgés-, noeud routier stratégique théâtre de combats meurtriers ces derniers jours, mais les unités pro-Kadhafi y maintenaient leur pression par des tirs d'artillerie sporadiques.

A Misrata, enclave rebelle, à 200 km à l'est de Tripoli, la situation était critique pour les 300.000 habitants, assiégés et bombardés depuis sept semaines. L'UE envisage l'ouverture d'un couloir humanitaire maritime sous protection militaire pour aider la population.