Des hommes armés non identifiés ont pris le contrôle de Souleimane Bek mercredi après des combats meurtriers avec les forces de sécurité.
L'armée irakienne a déployé des renforts jeudi autour de la ville de Souleimane Bek (nord), tombée la veille aux mains d'hommes armés, et leur a donné 48 heures pour quitter les lieux, ont affirmé des haut-gradés à l'AFP.
Des hommes armés non identifiés ont pris le contrôle de Souleimane Bek mercredi après des combats meurtriers avec les forces de sécurité, qui s'en sont retirées, ont-ils dit.
"Nous avons effectué un retrait tactique, pour vider le secteur complètement après que les habitants sont partis", a affirmé un haut-gradé à l'AFP. "Nous allons nettoyer la zone, secteur par secteur, et nous n'autoriserons aucune atteinte à la sécurité des citoyens".
Le général Ali Ghaidan Majid a indiqué en début de soirée à l'AFP que les hommes armés s'étaient vu donner un ultimatum de 48 heures pour quitter la ville, au-delà duquel les forces de sécurité passeront à l'offensive.
Chalal Abou Baban, un responsable administratif du secteur, a de son côté affirmé que la ville était toujours sous le contrôle des hommes armés et que l'armée déployait des renforts aux alentours.
La prise de Souleimane Bek est survenue après une vague d'affrontements et d'attaques impliquant les forces de sécurité, des manifestants et des activistes sunnites.
L'intervention, selon un général de l'armée, visait "l'Armée des Naqchbandis", un groupe sunnite qui compte dans ses rangs d'anciens officiers de l'armée de Saddam Hussein et qui serait lié au numéro deux du régime en fuite, Izzat al-Douri.
Deux des meneurs de la protestation à Houweijah ont affirmé qu'ils allaient former une nouvelle unité de l'Armée des Naqchbandis, pour se venger après l'assaut de mardi, qui a donné lieu à des heurts ayant fait 53 morts.
"Nous, le Soulèvement du peuple libre d'Irak, avons annoncé notre loyauté complète à (l'Armée des Naqchbandis), pour devenir une branche armée travaillant à nettoyer l'Irak des milices safavides", a déclaré le porte-parole des contestataires, Hamed al-Joubouri.
"Nous allons nous venger pour le massacre de Houweijah", où les affrontements ont fait 53 morts, a-t-il ajouté.
"Après qu'ils ont brûlé nos tentes et attaqué notre sit-in, nous avons décidé de rejoindre (l'Armée des Naqchbandis) en tant que branche armée", a confirmé l'organisateur du mouvement, Abdelmalek al-Joubouri.
Au total, 176 personnes sont mortes et 282 ont été blessées en trois jours en Irak. Il s'agit des violences les plus meurtrières liées aux manifestations qui réclament depuis fin décembre le départ du Premier ministre Nouri al-Maliki.