Michel Sleiman pour un cabinet sans candidats aux élections. Nabih Berry entame des contacts pour sortir de l’impasse électorale.
Des sources bien informées ont indiqué que le Courant du futur, le Hezbollah, le Mouvement Amal, le bloc de Walid Joumblatt et le parti Kataëb ne voient pas d’objections à la prorogation du mandat du Parlement pour une période d’un an au moins, alors que le général Michel Aoun et les Forces libanaises s’opposent à une prolongation dépassant les quelques mois.
Ces sources ajoutent que le refus du général Aoun de prolonger le mandat de la Chambre est dû à des sondages effectués par son parti politique et qui montrent que les résultats des élections seraient dans l’intérêt du Courant patriotique libre, et bien meilleurs que ceux qu’il a obtenu lors des précédentes législatives.
Sleiman pour un cabinet sans candidats aux élections
Entre-temps, le président de la République, Michel Sleiman, a insisté sur la nécessité de «former un gouvernement chargé d’organiser les élections car nous sommes en période électorale, aussi, la limite d’âge du prochain cabinet doit-elle être courte».
Selon lui, «il n’est pas nécessaire que le gouvernement regroupe des candidats aux élections législatives du moment que sa mission consiste à superviser le scrutin». Il a aussi exprimé son soutien au principe de la rotation des portefeuilles ministériels et des directeurs généraux, se référant à l’accord de Taëf.
Le président Sleiman a sévèrement critiqué les différentes formations politiques qui ne sont pas encore parvenues à s'entendre sur une nouvelle loi électorale, assurant qu’il empêchera toute prorogation du mandat du Parlement actuel qui expire le 20 juin.
«Tous les pays qui nous entourent souffrent de graves problèmes et d’effusions de sang pour que les citoyens puissent obtenir le droit de vote, a déclaré M. Sleiman. Est-il normal que nous fassions tout le contraire? Les élections redonnent vie à la vie politique et les citoyens auront alors la certitude que leurs opinions sont respectées», a-t-il ajouté.
«C’est pour cette raison que je n’accepterai pas la prorogation du mandat du Parlement et que je souligne la nécessité d’organiser les élections pour assurer une alternance au pouvoir», a indiqué le chef de l’État.
M. Sleiman a souligné que la loi de 1960 était toujours valide si les partis libanais ne parvenaient pas à s’entendre sur une nouvelle loi électorale. «S’ils veulent vraiment que les élections aient lieu, alors ils se mettront d’accord sur une nouvelle loi», a-t-il dit.
Berry entame des contacts pour sortir de l’impasse électorale
Pour sa part, le président de la Chambre, Nabih Berry, a qualifié de «positifs» les contacts entre le Premier ministre désigné, Tammam Salam, et le 8-Mars. «J’ai eu des échos favorables sur la rencontre entre M. Salam et le ministre Gebran Bassil», a-t-il dit.
M. Berry a commencé à tenir des réunions bilatérales pour ouvrir une brèche dans le mur de la loi électorale.
Il a déclaré à ce sujet: «Je ne resterai pas les bras croisés jusqu’au 15 mai, date de la séance plénière. Et je n’ai pas d’inconvénients à poursuivre les contacts même pendant la période des fêtes».
Dans ce contexte, M. Berry a reçu jeudi un émissaire du patriarche maronite Mgr Béchara Raï ainsi que les députés Georges Adwan, Akram Chéhayyb et Robert Ghanem, président de la sous-commission parlementaire chargée d’examiner les projets de loi électorale.
«Si je perçois des signaux positifs, je demanderai au député Ghanem de convoquer la sous-commission, a précisé M. Berry». Commentant l’éventuelle prorogation du mandat du Parlement, M. Berry a déclaré: «Je n’y ai pas pensé du moment qu’il est encore possible de parvenir à une loi consensuelle».
Al Liwaa + Al Moustaqbal +An Nahar +Mediarama