27-11-2024 02:41 AM Jerusalem Timing

La visite de Bogdanov au Liban

La visite de Bogdanov au Liban

"La Russie ne veut plus pratiquer «la politique des valises et des ambassades, elle souhaite se rendre sur le terrain pour recueillir, de près, l’avis des Libanais".

Liban/Bogdanov avec des responsables du HezbollahLe vice-ministre russe des Affaires étrangères et envoyé spécial du président Vladimir Poutine, Mikhaël Bogdanov, a rencontré à sa demande des personnalités libanaises grecque-orthodoxes, dans une grande salle de l’hôtel Phoenicia à Beyrouth. La rencontre a été organisée par l’ambassadeur de Russie, Alexander Zasypkine.

Dans son allocution, M. Bogdanos a affirmé que la Russie ne veut plus pratiquer «la politique des valises et des ambassades, elle souhaite se rendre sur le terrain pour recueillir, de près, l’avis des Libanais.» Il a rappelé, à cette occasion, l’existence au ministère des Affaires étrangères d’un département chargé de renforcer les liens entre le pays des tsars et les orthodoxes du Moyen-Orient.

La rencontre entre le diplomate russe et des figures de la société civile libanaise est porteuse de plusieurs messages, le plus important étant que la Russie n’épargnera pas ce biais pour dire au monde qu’elle est de retour au Moyen-Orient par une grande porte qui a mis un terme à l’unilatéralisme (américain, ndlr).

M. Bogdanov a exprimé les craintes de Moscou vis-à-vis de moments difficiles que traversent les orthodoxes au Moyen-Orient. Dans ce contexte, il a qualifié de «grave crime» l’enlèvement des deux évêques orthodoxes en Syrie, soulignant que cette affaire suscite l’inquiétude «du gouvernement et du peuple russe». «Nous déploierons tous les efforts possibles pour obtenir leur libération et pour régler la crise en Syrie», a-t-il dit.

M. Bogdanov a également rencontré le chef du parti Kataëb, Amine Gemayel, avec qui il a procédé à un tour d'horizon des derniers développements au Liban et dans la région. Un communiqué publié par le parti Kataëb indique que la discussion a porté sur «les moyens d'éviter tout débordement de la crise syrienne sur le Liban».

La question des déplacés syriens a été au coeur de la rencontre, surtout que le Liban est dans l'incapacité de leur assurer leurs besoins; M. Gemayel a souhaité qu'une conférence internationale soit tenue à Beyrouth, à cet égard, dans les délais les plus brefs.

Il a en outre appelé la Russie et les Nations unies à «agir» pour protéger les chrétiens de la région, lesquels sont persécutés et poussés à quitter leurs terres. Il a demandé à Moscou de «se servir de ses relations pour la libération des deux évêques», enlevés à Alep.

Pour sa part, M. Bogdanov a indiqué que la Russie était consciente que les chrétiens de la région vivaient dans des conditions difficiles.

M. Bogdanov a ajouté qu'aucune rencontre n'était prévue avec le secrétaire général du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah. «Mais des entretiens avec des députés des différentes parties politiques sont au programme de ma visite», a-t-il noté.

Refusant toute ingérence étrangère dans les affaires libanaises internes, le vice-ministre russe a exhorté les Libanais à recourir au dialogue, avant de réitérer le soutien de la Russie à l'indépendance et à la souveraineté du Liban.

 Il a enfin rappelé que la Russie avait proposé la tenue d'une conférence sur les déplacés syriens à Moscou. «Nous sommes prêts à déployer tous les efforts nécessaires à cet égard», a-t-il conclu.

AsSafir+ Mediarama