Le chef d’une milice anti-Qaïda menace d’une guerre "comme en 2006"
Les récentes violences confessionnelles en Irak ont été provoquées de l'extérieur, a affirmé samedi le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki, alors que les violences faisant craindre un nouveau conflit confessionnel ont fait plus de 200 morts depuis mardi.
Le conflit confessionnel "est revenu en Irak, car il a commencé ailleurs dans la région", a dit le Premier ministre dans des propos diffusés à la télévision.
"Le confessionnalisme est un mal, et le confessionnalisme n'a pas besoin d'autorisation pour passer d'un pays à un autre (...) il est revenu en Irak car il a éclaté ailleurs dans la région", a souligné M. Maliki.
"Le conflit emportera tout le monde et personne n'y survivra", a prévenu le Premier ministre, à l'occasion de l'ouverture à Bagdad d'une conférence islamique sur le dialogue.
"Le retour du feu du confessionnalisme en Irak n'est pas une coïncidence", a estimé M. Maliki, répétant qu'il était calculé et planifié.
Le Premier ministre a prévenu que "le confessionnalisme peut rapidement provoquer la division et le déchirement de l'Irak, des pays arabes et des autres pays musulmans".
Selon lui, "le conflit confessionnel est plus grave que la lutte contre des armées ou une occupation".
Les Sahwa menacent Al-Qaïda
Le chef de Sahwa, la milice anti-Qaïda en Irak, a menacé de lancer une guerre contre les insurgés dans la province d'Al-Anbar (ouest) s'ils ne livraient pas les meurtriers de cinq soldats tués samedi dans des attaques, a rapporté la télévision publique irakienne Al-Iraqiya.
Si les responsables ne sont pas livrés "Sahwa entreprendra les démarches nécessaires et fera ce qu'elle a fait en 2006", a dit Wissam al-Hardane, faisant allusion à la violente répression menée par Sahwa contre Al-Qaïda, fixant un délai de "24 heures aux militants pour livrer les meurtriers de l'armée irakienne".
"Si cela n'est pas fait, nous ne resterons pas les bras croisés", a-t-il menacé.
Cinq soldats des renseignements ont été tués samedi près du site où des manifestants, appuyés par des hommes armés, tiennent depuis quatre mois un sit-in réclamant le départ du Premier ministre chiite Nouri al-Maliki, à Ramadi (100 km à l'ouest de Bagdad), selon un officier de police de la ville, Ali Ghani.
Les accrochages ont éclaté quand un groupe d'hommes armés a arrêté les soldats qui circulaient à bord de deux voitures près du lieu de rassemblement, demandant à ce qu'ils soient fouillés.
Un officier supérieur de l'infanterie, Ali Ghidane, a précisé que ces soldats n'étaient pas armés et considéré que tuer des "soldats non armés est un acte lâche".