Le 8-Mars rejette la formule gouvernementale 7-7-10.
Les dossiers de la formation du gouvernement et de l’élaboration d’une loi électorale font du surplace.
Concernant la question électorale, le chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, a rejeté la dernière formule proposée par le président de la Chambre, Nabih Berry, qui consiste en un scrutin mixte (augmentation de la dose de la majoritaire par rapport à la proportionnelle et insertion du mode de l’élu unique par circonscription).
Le «non» joumblattiste a été communiqué au chef du Législatif par une délégation conduite par Waël Abou Faour et le député Akram Chehayeb.
Ce refus a été exprimé poliment afin de maintenir le contact avec M. Berry qui joue un rôle de premier plan pour tenter de dégager un consensus entre les différentes forces politiques avant le 15 mai, date de la séance parlementaire convoquée par M. Berry pour débattre de la loi électorale.
«Nous pensons qu’il ne s’agit pas de la formule idéale», a déclaré M. Abou Faour. «La relation entre le président Berry et le député Walid Joumblatt n’est pas bâtie sur des «non», mais sur des efforts communs et soutenus visant à élaborer des formules consensuelles», a ajouté le ministre.
Il n’en demeure pas moins que M. Berry ne désarme pas. Il va intensifier les contacts bilatéraux afin de tenter de trouver des dénominateurs communs entre les différents protagonistes. A cet effet, le président de la Chambre devait recevoir, mardi, le député du Courant du futur Ahmad Fatfat et le représentant du Parti Kataëb, Sami Gemayel.
Toujours sur le plan électoral, le Conseil constitutionnel, saisi vendredi dernier par le bloc Joumblatt d’un recours en invalidation de la loi sur le gel des délais électoraux, devra se prononcer dans un délai d’un mois de la date du dépôt de la saisine, c’est-à-dire après l’expiration du délai de suspension des délais, le 19 mai. Quelle que soit sa décision, elle n’aura donc aucun effet pratique.
Le juge Antoine Kheir a été désigné pour examiner le recours en invalidation.
Sur le plan gouvernemental, le Premier ministre désigné, Tammam Salam, tourne en rond.
Il ne peut pas former un gouvernement du fait accompli sans risquer de provoquer une grave crise politique dans le pays, et ne se résout pas à accepter le principe du parallélisme entre la taille de représentation des partis au gouvernement et leur poids au Parlement.
Toutes les formules proposées à ce jour visent à accorder au 14-Mars un poids déterminant au sein de l’Exécutif, par des voies détournées. La dernière en date, et qui devait être rejetée ce mardi par le 8-Mars et le CPL, consistant à accorder des parts égales au 14-Mars et 8-Mars (sept ministère chacun) et dix portefeuilles aux centristes et aux partisans de M. Salam. Or ce dernier fait partie du 14-Mars, ce qui équivaut à donner à cette coalition le contrôle de l’Exécutif, chose que le 8-Mars et ses alliés n’acceptent pas à la lumière des rapports de forces politique actuels.
Le 8-Mars rejette la formule gouvernementale 7-7-10
Par ailleurs, des sources qui suivent de près les efforts pour la formation du nouveau gouvernement indiquent que les forces du 8-Mars vont rencontrer le Premier ministre désigné, Tammam Salam, mardi soir, pour lui transmettre leur refus de la formule gouvernementale qu’il a proposée. Celle-ci prévoit d’attribuer sept portefeuilles au 14-Mars, sept au 8-Mars et dix aux centristes et aux partisans de Salam.
La délégation du 8-mars, qui comprendra des représentants de tous les blocs parlementaires de cette coalition, informera M. Salam de sa détermination à obtenir neuf portefeuilles au moins dans un gouvernement de 24 membres.
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