Les rebelles exigent expressément des armes antichars et des missiles sol-air.
Le président américain Barack Obama se prépare à envoyer « des armes meurtrières à l'opposition syrienne et il a pris de nouvelles mesures pour rendre le leadership américain plus agressif parmi les alliés et les partenaires qui cherchent le départ du président Bachar al-Assad », affirment de hauts responsables US.
Selon ces responsables, l’administration d’Obama est sur le point d’envoyer des cargaisons d'armes vers la Syrie mais elle continue toujours de soutenir les négociations politiques. Pour cette fin, l'administration US a déployé des efforts pour convaincre le président russe Vladimir Poutine que l'utilisation probable d'armes chimiques par le gouvernement syrien - et l'intervention extérieure directe qu’elle pourrait provoquer - devraient l'amener à reconsidérer son soutien à Assad.
Mais Obama, qui s'est entretenu par téléphone avec Poutine lundi et qui enverra le secrétaire d'État John Kerry à Moscou dans les prochains jours, est sur le point de prendre une décision finale sur la fourniture d'armes à l'opposition syrienne dans les prochaines semaines, avant le sommet prévu en juin avec le président russe, ont indiqué les mêmes sources, citées par le Washington Post.
La confirmation des informations sur le recours du régime d’Assad aux armes chimiques, signifierait que "nous allons envisager sérieusement d’autres options », a dit Obama dans une conférence de presse.
Et de souligner la nécessité de s'assurer des faits. « Si nous nous précipitons à adopter une certaine position, sans aucune preuve tangible, nous pourrons nous trouver dans une situation où nous ne pourrons pas mobiliser la communauté internationale pour soutenir une action supplémentaire en Syrie », a-t-il reconnu.
De hauts responsables de l'administration américaine ont fait plusieurs fois référence aux déclarations inexactes de George W. Bush sur la présence d'armes de destruction massive pour justifier l'invasion de l'Irak en 2003.
Pourtant, même si Obama a affiché sa prudence dans la détermination de ce qu'il a appelé la «ligne rouge» au sujet des armes chimiques, les hauts responsables US rapportent que leur président est prêt à "armer l'opposition syrienne pour lui permettre de prendre le contrôle de la situation sur le terrain».
«Nous sommes clairement sur une trajectoire ascendante", a déclaré la même source. «Nous sommes passés vers l'assistance à caractère militaire direct."
Les responsables américains n'ont pas précisé quels types d’équipements américains sont en cours d’être étudiés, bien que les rebelles aient expressément demandé des armes antichars et des missiles sol-air.
Selon de récents sondages, les pays voisins de la Syrie et l'opinion publique américaine s'opposent à une intervention directe des troupes américaines dans un conflit qui aurait fait plus de 70.000 morts. Cette démarche demeure en effet hautement improbable de peur d’un débordement du conflit qui provoquera une forte instabilité régionale. Par ailleurs, les craintes que des armes chimiques ne tombent dans les mains des éléments islamistes d'Al-Qaeda qui combattent aux côtés des forces de l'opposition syrienne grandissent de plus en plus.
Les Etats-Unis et leurs alliés ont récemment entrainé en Jordanie des éléments rebelles pour faire face à la menace d'armes chimiques. De plus, les renseignements américains ont également essayé de contacter des unités gouvernementales syriennes chargées de protéger les armes chimiques pour les avertir contre leur utilisation, et des experts de l'ONU se préparent à sécuriser les sites chimiques en cas d'un cessez-le-feu négocié, rapporte toujours le Washington Post.