Amnesty International accuse les autorités saoudiennes de s’employer à réprimer les ONG des droits de l’Homme
Le prince saoudien Walid bin Talal a mis en garde les responsables de son pays de la présence de cinq problèmes sociaux majeurs qu' il a comparé à des «bombes à retardement» , exhortant "les autorités saoudiennes à agir immédiatement pour les régler avant qu'il ne soit trop tard".
Le prince Walid s'est exprimé sur le réseau social Twitter , à travers son compte depuis son bureau médiatique à Riyad : "il y a cinq bombes à retardement auxquelles l'Arabie Saoudite est confronter : l'échec dans la diversification des sources de revenus , la consommation excessive de carburant, l'explosion démographique, le chômage et la pauvreté", ajoutant " la maladie a été diagnostiqué.. reste à appliquer le traitement convenable".
Paralèllement, une étude non-officielle, citée par la chaîne satéllitaire iranienne arabphone alAlam , et réalisée par une société de consutation CB Richard Ellis, a confirmé que "plus de 60 pour cent des Saoudiens vive en-dessous du seuil de pauvreté".
L'étude a estimé qu' "environ 60 pour cent des citoyens saoudiens qui sont près de 20 millions de personnes réside dans des appartements loués".
Le Conseil de la Choura saoudien a récemment annoncé que "22 pour cent de la population du Royaume sont pauvres" et selon des statistiques du rapport annuel du ministère saoudien des Affaires sociales, "3 millions de Saoudiens vivent sous le seuil de pauvreté".
Par ailleurs, Amnesty International a accusé les autorités saoudiennes de s'employer à réprimer les ONG des droits de l'Homme , en interrogeant et intimidant quatre membres fondateurs d'une nouvelle organisation humanitaire dans une tentative de la fermer, selon alAlam.
L'organisation a déclaré que les quatre hommes, Abdullah al-Mahdi , Mohammed Eid Al-Otaibi, Abdullah Faisal Al Harbi et Mohammed Abdullah Al-Otaibi nt été convoqués par les autorités saoudiennes au cours des derniers jours pour un interrogatoire suite à la création d'une organisation des droits de l'homme.
Elle a ajouté que les autorités saoudiennes ont accusé les quatre militants de financer une organisation sans autorisation officielle de publicité et de lancement sur Internet.
Le directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International, Philip Luther a déclaré que «les accusations portées contre les quatre militants ne sont pas liés à un crime reconnu internationalement et l'ironie c'est c'est que leur arrestatin est intervenue alors qu'ils tentaient enregistrer officiellement leur organisation."
Luther a dit: «Les autorités saoudiennes doivent cesser cette répression, et supprimer tous les obstacles arbitraires à l'enregistrement de l'organisation, et de permettre aux militants de poursuivre leurs activités légitimes dans le domaine des droits de l'homme».
Amnesty International a souligné que "l'Arabie saoudite n'a pas de lois claires sur la façon de créer des organisations non gouvernementales".Par ailleurs, un tribunal a condamné un professeur d’université à quatre mois de prison. Son «crime» est d’avoir cofondé une organisation de défense des droits humains. Il a été jugé pour désobéissance au souverain, incitation au désordre en appelant à des manifestations, diffusion de fausses informations à des groupes étrangers, et participation à la création d’une organisation interdite.
Un tribunal pénal a ordonné l’incarcération d’Abdulkareem Yousef al Khoder. Cet homme de 48 ans est professeur de jurisprudence comparée à la faculté de jurisprudence islamique de l’université de Qasim. Mais surtout, il est un membre fondateur de l'Association saoudienne des droits civils et politiques (ACPRA).
Aucune raison n’a été fournie pour expliquer son placement en détention. À la suite de cette décision, le juge a refusé de rencontrer l’accusé ou son avocat; le professeur est incarcéré à la prison de Buraydah depuis lors.
«Ce procès n’aurait jamais dû avoir lieu, et les charges retenues contre Abdulkareem Yousef al Khoder semblent être uniquement liées à son travail légitime en faveur des droits humains avec l’ACPRA», a indiqué Philip Luther, . «Abdulkareem Yousef al Khoder est un prisonnier d'opinion. Il doit être libéré immédiatement et sans condition, et les autorités doivent abandonner les poursuites engagées contre lui.»