Le président français est accusé de favoriser les juifs fançais au détriment des musulmans français
Fervent défenseur de la laïcité lorsqu'il s'agit de l'opposer aux musulmans français, Nicolas Sarkozy serait nettement plus souple concernant les juifs religieux.
Voici la conclusion obligée après la lecture d'une enquête de Mediapart, qui conclut que "sur demande de l'Elysée, quelques étudiants juifs pratiquants vont pouvoir passer dans la seconde quinzaine du mois d'avril les concours d'entrée à plusieurs grandes écoles, ceux des Mines, des Ponts, de Centrale et de Supélec, pour partie en dehors des sessions normales d'examen".
Pour éviter que ces étudiants juifs pratiquants aient à composer durant la fête de la Pâques juive (Pessah), "des sessions secrètes de nuit ont été prévues". Selon les règles religieuses, Pessah, qui dure une semaine, s'ouvre et se ferme sur deux jours de fête, fériés et chômés.
Comme le samedi, les juifs ne sont censés travailler d'aucune manière, et ne peuvent donc écrire, ou même utiliser l'électricité.
Les 20 et 26 avril, il est donc prévu que les candidats demandeurs soient réunis quand l'épreuve commencera à 8 heures du matin. "Fouillés, surveillés en permanence jusque dans les toilettes, les candidats seront en quelque sorte tenus au secret, dans l'impossibilité d'être en relation avec le monde extérieur. Et ils ne commenceront l'épreuve que quatorze heures plus tard, la nuit suivante, à 22 heures, et composeront jusqu'à 2 heures du matin", détaille Mediapart.
Mediapart a été alerté par un haut fonctionnaire, et a obtenu confirmation d'au moins deux sources anonymes : un membre du cabinet de la ministre de l'Enseignement supérieur, Valérie Pécresse, et un dirigeant d'une grande école. Le collaborateur de la ministre a expliqué que la fête juive avait été "oubliée" cette année dans le calendrier recensant les fêtes orthodoxes, arméniennes, musulmanes, juives et bouddhistes, auxquelles il est convenu chaque année de ne pas organiser d'examens.
Selon l'article, c'est Sarkozy lui-même qui a demandé que les étudiants juifs pratiquants soient traités de façon spéciale : "Pourquoi l'Elysée prend-il ce risque ? Ou plutôt pour qui?", s'interroge le site. "Aux organisateurs du concours, il a simplement été répondu que le chef de l'Etat accédait à une demande d'une organisation juive représentative, sans qu'aucun nom ne soit cité.
Mais la conviction que partagent beaucoup de hauts fonctionnaires, qui sont choqués par cette initiative, est que la vérité est beaucoup plus simple que cela: aucune organisation juive représentative n'a officiellement formulé une telle demande; c'est le chef de l'Etat qui, dans un comportement qui lui est familier – tartarinades et hochements de menton! –, a voulu faire plaisir à un obligé du Palais."
Mediapart souligne que cette organisation était censée restée secrète, ce qui pose de graves problèmes d'égalité de traitement entre les candidats :
"Comment et par qui seront prévenus les candidats susceptibles de concourir la nuit? Comme le ministère de l'enseignement supérieur ne dispose évidemment pas d'un fichier des étudiants juifs, qui alertera confidentiellement quelques étudiants de cette possibilité ? Et pourquoi d'autres étudiants, qui pourraient préférer, pour une raison ou une autre, passer cette séance ne seraient pas mis dans la confidence?"
Source Alterinfo