Le nouveau président kirghiz Almazbek Atambaïev veut voir disparaître la base américaine sur le territoire kirghiz après le retrait des troupes de la coalition d’Afghanistan en 2014.
La base militaire américaine de Manas, au Kirghizstan, dont un avion s'est écrasé vendredi, est un centre stratégique rapportant des millions de dollars à cette ex-république soviétique d'Asie centrale, qui ne cesse cependant de réitérer sa volonté de la fermer.
La base, déployée à l'aéroport de Manas, près de la capitale Bichkek, sert de soutien logistique aux forces de la coalition internationale engagées en Afghanistan.
Des dizaines de milliers d'hommes transitent chaque mois par cette base qui constitue également un point essentiel du ravitaillement en carburant des avions impliqués dans le conflit contre les talibans.
Manas accueille quelque 1.500 soldats américains et une flotte d'avions ravitailleurs Boeing KC-135, qui fonctionne 24 heures sur 24.
Un KC-135 Stratotanker s'est écrasé vendredi peu après son décollage pour l'Afghanistan. On ignorait toujours vendredi soir ce qu'il était advenu de l'équipage et les causes de l'accident n'étaient pas connues.
La base de Manas a été créée en 2001 lorsque les Etats-Unis ont lancé leur offensive en Afghanistan, suite aux attentats du 11 septembre sur le sol américain.
Mais depuis 2005, le Kirghizstan ne cesse de réclamer sa fermeture.
L'ex-président kirghiz Kourmanbek Bakiev -- destitué à l'issue d'un soulèvement sanglant en 2010 -- a menacé à plusieurs reprises de fermer la base avant de consentir en 2009 à la maintenir en échange d'un triplement du loyer payé par Washington.
Les Etats-Unis payent actuellement près de 60 millions de dollars pour l'utilisation de cette base aérienne alors qu'auparavant le loyer annuel ne s'élevait qu'à environ 17 millions de dollars.
Le Kirghizstan, ex-république soviétique d'Asie centrale, est le seul pays au monde à accueillir à la fois une base militaire russe et une base américaine.
Moscou ne cache pas son hostilité quant à la présence des Etats-Unis en Asie centrale, une région qui demeurait sous son contrôle jusqu'à la chute du régime soviétique en 1991.
Le nouveau président kirghiz Almazbek Atambaïev semble partager le point de vue de Moscou: il a fait part en décembre dernier de sa volonté de voir disparaître la base américaine sur le territoire kirghiz après le retrait des troupes de la coalition d'Afghanistan en 2014.
"La présence d'une telle base est très dangereuse", a souligné M. Atambaïev, expliquant qu'elle pourrait être prise pour cible par des pays "avec lesquels les Etats-Unis ont des relations tendues".
En revanche, la Russie et le Kirghizstan se sont mis d'accord l'année dernière sur le maintien de la base militaire russe de Kant (à une vingtaine de km de Bichkek) jusqu'en 2032.