07-05-2024 06:13 PM Jerusalem Timing

Algérie: peine de mort à deux islamistes auteurs de massacres et de viols

Algérie: peine de mort à deux islamistes auteurs de massacres et de viols

Ils ont massacré des militaires et des civils et violé une soixantaine de femmes avant de les égorger. Leurs héritiers se trouvent en Syrie

Deux islamistes accusés d'être impliqués dans plus de 500 assassinats et le viol de plus de 60 femmes entre 1996 et 2004, en pleine guerre civile, ont été condamnés dimanche à la peine capitale, a constaté un journaliste de l'AFP.

Djilali Kouri a déjà été condamné à mort pour quelques-uns des faits qui lui sont reprochés, pour les autres il a demandé l'acquittement, a déclaré Brahim Behloul l'avocat commis d'office des deux accusés.

Antar Ali a demandé à bénéficier de la loi sur la Concorde civile, a déclaré Me Behloul, faisant référence à une disposition adoptée par référendum en 1999 en vue de la reddition de milliers d'islamistes en échange d'une amnistie, s'ils n'avaient pas de sang sur les mains.

Les deux hommes, dont le procès s'est ouvert dimanche devant le tribunal criminel d'Alger, avaient avoué durant l'instruction avoir fait partie d'un groupe d'islamistes basé à Chlef, Le Groupe islamiste Armé ( GIA),  à quelque 200 km à l'ouest d'Alger, qui avait opéré dans plusieurs régions du pays, dont Boumerdès à l’est de l’Algérie, Medyia à son sud, à Eïn Delfa et Blida, au centre, ainsi qu’à Tiart, Chalf et Glizane, à l’ouest, et ce entre 1996 et 2004.
Ce groupuscule terroriste a été l’une des milices algériennes les plus sanguinaires, après avoir apostasié la totalité du peuple algérien. Il a commis des massacres par centaines, puis s’est rebaptisé en 1998 en l’organisation le Groupe salafiste pour la Daawa et le Combat ( GSDC), puis en l’organisation d’Al-Qaïda au Maghreb islamique ( Aqmi) en septembre 2006, après avoir prêté allégeance à la nébuleuse d’Oussama Ben Laden.


Or, selon la presse algérienne, MM. Ali et Kouri ont reconnu avoir assassiné des militaires et des membres de groupes d'auto-défense (civils armés) et participé à des viols collectifs de plusieurs dizaines de femmes qu'ils avaient ensuite égorgées.

Les deux accusés ont avoué au cours de l'instruction avoir rejoint en 1997 le groupe terroriste activant à Oued Romane à Chlef et assassiné des éléments de l'Armée nationale populaire, des membres de groupes de légitime défense (GLD) et des villageois dans les régions de Boumerdès, Médéa, El Khemis, Tiaret, Chlef, Relizane et Blida, selon la même source. Les deux accusés ont également participé entre 1996 et 2004 à des viols collectifs et à l'égorgement d'un grand nombre de filles dans les régions susmentionnées.

L'accusé K. Djillali a reconnu avoir participé en 1999 dans la région de Chlef à l'assassinat de 50 personnes et à l'enlèvement, au viol collectif et à l'égorgement de 9 femmes. Il a également avoué avoir assassiné la même année 5 militaires à Oued Romane à Chlef et 2 éléments des GLD à Oued Rmel. Il a aussi avoué avoir participé depuis 2000 à des massacres au douar Tegrart, assassiné 7 élèves d'une école coranique à Relizane et 15 autres personnes dans la région de Baal.

L'accusé Antar Ali a, quant à lui, reconnu avoir participé en 1998 au massacre de 19 personnes à Chlef. Il a également reconnu avoir participé en 2001 au massacre de 20 membres d'une même famille et à l'enlèvement, au viol et à l'assassinat de plusieurs femmes à Tissemsilt. Selon ses aveux, l'accusé a assassiné en 2003, 20 personnes à Larbaâ, dans la wilaya de Blida, et commis plusieurs autres massacres et viols.

Selon l’AFP, les aveux sont différents.
« Je reconnais avoir participé à l'assassinat de cinq militaires et de cinq gardes communaux mais je n'ai pas commis des massacres contre des civils ou violé des femmes », aurait affirmé M. Kouri dimanche devant le tribunal.
« J'ai participé à des embuscades contre des militaires. Je n'ai pas commis de massacres, je combattais le pouvoir. Je ne suis pas un terroriste, je suis moi-même une victime », a affirmé de son côté M. Ali.

A la lecture du verdict, la mère d'une des victimes, étudiante en droit tuée à l'âge de 22 ans, s'est levée et a crié: Vive l'Algérie, vive la justice!

Rappelons, par ailleurs, que la peine de mort n'est plus appliquée en Algérie en vertu d'un moratoire adopté en 1993.


L'Algérie a vécu une guerre civile particulièrement violente dans les années 1990, suite à l'interruption par les militaires du processus électoral législatif qui promettait la victoire au Front islamique du salut (FIS), depuis interdit.
Ce conflit a fait 200.000 morts selon les estimations officielles.