23-11-2024 07:02 PM Jerusalem Timing

Libye: le Hezbollah accusé de combattre aux côtés des insurgés à Misrata

Libye: le Hezbollah accusé de combattre aux côtés des insurgés à Misrata

Le Groupe de contact sur la Libye, réuni au Qatar, décide de créer un fonds d’aide à la rébellion.

Le vice-ministre libyen aux Affaires étrangères a accusé mercredi soir des éléments de Hezbollah libanais de combattre avec les insurgés à Misrata à 200 km à l'est de Tripoli.


Khaled Kaaim, a indiqué, au cours d'une conférence de presse, que "les franc-tireurs à Misrata sont des éléments de Hezbollah. Ce n'est pas une anecdote. C'est réel", a-t-il dit, prétendant que "les agences de renseignement occidentales seraient au courant" de l'implication d'éléments de ce parti dans l'insurrection à Misrata.


Le Qatar fournit des missiles aux rebelles

Kaaim a par ailleurs déclaré que le Qatar fournissait des missiles antichars français de type Milan aux rebelles à Benghazi (est).
 
Selon lui, les autorités "seraient bientôt en mesure de fournir des détails sur la quantité d'armes et de missiles fournis par le Qatar".
 
Il a ajouté que 20 experts qataris étaient sur place à Benghazi, fief de l'opposition libyenne, pour entraîner quelque 700 rebelles dans le "camp de 7 avril" dans cette ville, située à 1.000 km à l'est de Tripoli.
 
Le Qatar et la France font partie de la coalition internationale qui mène l'intervention militaire en Libye.


Réunion de l'Otan au lendemain de la décision d'aider la rébellion


L'Otan va avoir jeudi à surmonter de sérieuses divergences sur la conduite de l'intervention militaire en Libye, au lendemain de la décision du Groupe de contact sur la Libye, réuni au Qatar, de créer un fonds d'aide à la rébellion.
 
Les débats entre les ministres des Affaires étrangères des 28 pays de l'Alliance atlantique, qui ont dès le début de la crise libyenne le 15 février réagi contradictoirement, pourraient être difficiles, la France et le Royaume Uni demandant que davantage d'alliés bombardent à leurs côtés les troupes de Mouammar Kadhafi.
 

Lors de sa réunion mercredi à Doha, le Groupe de contact a souligné la nécessité de fournir aux rebelles qui tiennent l'Est de la Libye les moyens de se défendre, tout en se refusant à inclure explicitement dans cette aide des équipements militaires.
 
Une vingtaine de pays et d'organisations y ont participé, sous la coprésidence de la Grande-Bretagne et du Qatar, près de quatre semaines après le début, le 19 mars, d'une intervention militaire multinationale.
 

Selon le communiqué final, le Groupe de contact a décidé "la mise en place d'un mécanisme financier temporaire" pour doter le Conseil national de transition (CNT), organe politique de la rébellion, "des moyens pour gérer les aides et répondre aux besoins urgents" des régions contrôlées par la rébellion.
 
Aucune indication n'a été donnée sur la dotation de ce fonds, mais la rébellion a indiqué qu'elle attendait que des fonds gelés dans le cadre des sanctions contre le régime Kadhafi soient mis à sa disposition.
 
Le Groupe a reconnu le CNT comme le représentant "légitime" du peuple libyen et réitéré la nécessité du départ du colonel Kadhafi pour mettre un terme à la crise.
 
Il a également décidé de fournir un soutien à la rébellion, y compris "un soutien matériel" dans le cadre des résolutions 1970 et 1973 de l'ONU, qui prévoient notamment un embargo sur les armes.
 
Divergences sur l'interprétation du "soutien à la rébellion"

Interrogés sur la portée de cette décision, les ministres britannique et italien des Affaires Etrangères, William Hague et Franco Frattini, ont semblé diverger.
 
Hague a évoqué la fourniture de moyens de communications, mais Frattini a estimé que "la résolution 1973 n'interdit pas de fournir des armes, des armes non offensives, des armes d'auto-défense".
 
Le Premier ministre du Qatar, Hamad ben Jassem ben Jabr Al-Thani, a souligné que "le peuple libyen a le droit d'assurer sa défense face aux attaques continues des forces pro-Kadhafi" et que "l'autodéfense nécessite des équipements, qui ne soient pas offensifs mais défensifs".


L’usage de la force doit être évité, selon les pays du Brics


Par ailleurs, les cinq pays émergents du Brics -- Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud --, réunis jeudi à Sanya, en Chine, se sont prononcés contre l'usage de la force en Libye et au Moyent-Orient.
 
Seule l'Afrique du Sud avait voté en faveur de la résolution de l'ONU ouvrant la voie aux frappes aériennes en Libye, les quatre autres pays -- notamment Chine et Russie, membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU -- s'étant abstenus, craignant des victimes civiles.