Ces entreprises sont soutenues par la Banque mondiale et la Deutsche Bank.
Des sociétés vietnamiennes productrices de caoutchouc, soutenues par une filiale de la Banque mondiale et la Deutsche Bank, organisent des confiscations de terres au Laos et au Cambodge, a accusé lundi Global Witness.
L'ONG constate que les minorités ethniques sont les premières victimes de ces saisies, qui concernent selon elle des dizaines de villageois et de vastes pans de forêts protégées.
Et Global Witness accuse Hoang Anh Gia Lai (HAGL) et Vietnam Rubber Group (VRG) d'organiser des évictions forcées via des filiales liées à des proches des gouvernements du Laos et du Cambodge, deux pays notoirement corrompus et parmi les plus pauvres de la région.
Elle affirme que la Deutsche Bank détient des millions de dollars dans les deux sociétés, tandis que la Société financière internationale (SFI), branche de la Banque mondiale chargée du secteur privé, a investi dans HAGL via des intermédiaires financiers.
Plus de 1,2 million d'hectares de terres ont été allouées aux plantations d'hévéas au Cambodge, selon le rapport, qui estime à 400.000 le nombre de personnes touchées par les évictions forcées dans l'ensemble du pays depuis 2003.
"Les gouvernements du Cambodge et du Laos distribuent de vastes zones de terres en ignorant les lois de protection des droits de l'Homme et de l'environnement", estime Global Witness.
"Souvent, les gens apprennent qu'une compagnie s'est vu confier leur terrain en voyant arriver les bulldozers".
Le groupe réclame que les deux pays cessent de traiter avec ces entreprises et que la Deutsche Bank et la SFI en retirent leurs fonds si aucune mesure n'est prise dans les six mois pour redresser la situation.
La Deutsche Bank a indiqué qu'un examen intensif du groupe avait été conduit avant sa prise de participation.
La SFI n'a pour sa part pas commenté, arguant qu'elle n'avait pu consulter l'intégralité du rapport.
Les deux sociétés vietnamiennes ont de leur côté nié toute activité illégale. "Nous contribuons au développement de l'économie locale en payant les taxes nécessaires (...), en créant des emplois pour des dizaines de milliers de résidents et en contribuant aux communautés locales", a déclaré HAGL dans un communiqué.