23-11-2024 03:28 AM Jerusalem Timing

Liban: Les yeux sont braqués sur la séance parlementaire de mercredi

Liban: Les yeux sont braqués sur la séance parlementaire de mercredi

Le président du Parlement veut être compté parmi les centristes. Le Futur menace les Forces libanaises et les Kataëb d’une rupture d’alliance.

Liban/ParlementLes yeux sont braqués sur la séance parlementaire de mercredi qui s’annonce houleuse, dans un contexte politique où la visibilité est presque nulle.

La presse libanaise véhicule les scénarios les plus alarmistes, parlant de «séances cruciales», de «crise politique ouverte», de «boycott».

Si boycott il y a, il sera partiel, car le Courant du futur n’a pas réussi à convaincre ses alliés chrétiens des Forces libanaises et des Kataëb de ne pas participer à cette séance.

Mais les intentions de vote de ces deux formations restent incertaines, même s’il leur sera difficile de justifier aux yeux de l’opinion publique une dérobade de dernière minute.

Si le Parti socialiste progressiste et le Courant du futur ont annoncé leur intention de ne pas participer à cette séance, ils continuent de miser sur un développement de dernière minute, qui pousserait le président du Parlement, Nabih Berry, à la reporter.

Ils misent, par exemple, sur l’absence de quorum, ou sur une décision de M. Berry de ne pas annoncer l’ouverture de la séance en l’absence des composantes sunnites et druzes de l’hémicycle. Mais malgré la décision de boycott, trois des 27 députés sunnites et deux des huit députés druzes seront présents.

La question du gouvernement n’est pas moins complexe que celle de la loi électorale.

Liban/Walid Joumblatt Selon des informations véhiculées par la presse, M. Joumblatt a réussi à gagner quelques jours lors de ses entretiens avec le chef des services de renseignements saoudiens Bandar Ben Sultan, à Riyad.

Le projet d’annoncer un gouvernement du fait accompli, sans la participation du 8-Mars et du Courant patriotique libre (CPL), prévu en début de semaine, a été reporté au lendemain des séances parlementaires.

M. Joumblatt a ouvertement appuyé la formule des trois tiers dans un gouvernement de 24 membres.

Dans son for intérieur, le 14-Mars espère le scénario suivant: Les séances parlementaires n’aboutiront à aucun accord sur une loi électorale consensuelle ni au vote du projet orthodoxe.

A Partir du 19 mai, le délai de gel des candidatures aux élections prend fin et la loi de 1960 redevient effective.

Un gouvernement des trois tiers sera formé et le 14-Mars verra tous ses plans se concrétiser: reprendre le contrôle du pouvoir exécutif et organiser les élections selon une loi qui lui est favorable.

Mais c’est sans compter sur les réactions du 8-Mars et du CPL, qui ont plusieurs cartes dans les manches de… Nabih Berry.

C’est en effet le président du Parlement qui tient toutes les ficelles, aussi bien dans les dossiers gouvernemental qu’électoral.

Sur le plan électoral, il pourrait surprendre ses adversaires en faisant voter le projet orthodoxe, ce qui enterrera définitivement la loi de 1960… et provoquera le report de facto des élections.

Berry veut être compté parmi les centristes

Liban/Nabih BerryRéaffirmant son ambition d’un «Doha Libanais» sous le dôme du Parlement, le président Berry a assuré qu’il représentait mieux le centrisme que le chef de l’Etat Michel Sleiman, le Premier ministre désigné Tammam Salam et le chef du Parti socialiste progressiste (PSP) Walid Joumblatt.

«Si la notion de centrisme devait être appliquée à quelqu’un, alors c'est à moi qu'elle doit l’être.

Depuis que j’ai pris mes fonctions à la tête du Parlement, j’essaye de communiquer avec toutes les parties et j’ai toujours cherché à établir des ponts pour trouver des consensus», a déclaré M. Berry.

Le chef du Législatif a révélé avoir proposé d’être le garant du prochain gouvernement, s’engageant à ne permettre à aucun ministre de son mouvement Amal de démissionner.

M. Berry a souligné que le bloc centriste au gouvernement devait compter trois ministres pour M. Joumblatt, deux pour le chef de l’État, deux pour le Premier ministre et un seul pour le président du Parlement.

«Ceux qui se présentent comme centristes sont à peine représentés au Parlement et le Premier ministre désigné Tammam Salam veut leur accorder huit portefeuilles, c’est illogique», a-t-il ajouté.

 

Le Futur menace les Forces libanaises et les Kataëb d’une rupture d’alliance

Liban/Nouhad MachnoukLe membre du bloc du Futur, Nouhad Machnouk, a déclaré qu’en inscrivant le projet électoral orthodoxe en tant que seul point à l’ordre du jour de la séance parlementaire de mercredi, le président du Parlement, Nabih Berry, a «fermé la porte à tout compromis autour d’une nouvelle loi électorale».

Le député de Beyrouth a indiqué que la décision de boycotter la séance de mercredi a été prise, soulignant que cette séance pourrait ne pas avoir lieu.

Une source dirigeante du Courant du futur a par ailleurs déclaré qu’«en participant à la séance et en votant en faveur du projet orthodoxe, les Forces libanaises (FL) et le parti Kataëb auront brisé l’alliance avec nous et il ne sera pas facile de la replâtrer».

La source a ajouté que des contacts intensifs ont lieu avec les FL et les Kataëb pour les convaincre de ne pas participer à la séance et de ne pas voter en faveur du projet orthodoxe.

Ces contacts se sont poursuivis jusqu’à une heure tardive lundi via le député Ahmad Fatfat et l’ancien ministre Mohammad Chatah, pour tenter de s’entendre sur une formule de loi électorale mixte.

Des démarches similaires ont lieu avec le chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, dans l’espoir d’aboutir à un accord dans les dernières heures qui nous séparent de la séance.

Les sources précitées ajoutent que même si un accord est trouvé, le bloc du futur ne participera pas à la séance de mercredi.

Un nouveau projet de loi sera préparé et sera soumis au vote lors d’une autre séance dont la date sera fixée ultérieurement.

Mediarama +As Safir+ Al Akhbar