Pour la Russie, le projet de résolution sur la Syrie est irresponsable.
Bachar al-Jaafari, délégué permanent de la Syrie auprès des Nations Unies, a affirmé que le projet de résolution soumis à l'Assemblée générale sur la Syrie vise à attiser la situation dans le pays et se contredit avec l'objectif noble représenté par l'interdiction de la provocation des conflits armés.
La résolution --non contraignante et à la portée symbolique-- adoptée par
l'Assemblée générale des Nations unies condamne "l'escalade continue" des
attaques de l'armée syrienne et ses "violations flagrantes et systématiques"
des droits de l'homme.
Dans une allocution devant l'Assemblée générale des Nations Unies lors d'une séance consacrée au débat sur ce projet de résolution relatif à la Syrie, al-Jaafari a estimé que ce projet est un antécédent très grave dans les relations internationales et vise à légaliser l'octroi d'armes aux groupes terroristes en Syrie et à reconnaitre une partie donnée de l'opposition extérieure sous prétexte qu'elle est "la représentante légitime du peuple syrien", soulignant que cette partie qui est en divergence et n'a aucun président ne représente même pas les courants de l'opposition ni à l'intérieur ni ailleurs.
Al-Jaafari fait noter que la Coalition dont le délégué du Qatar avait parlé ne représente pas les courants de l'opposition et a été établie à Doha, soulignant que les crimes barbares et les actes d'enlèvement, d'assassinat et de sabotage des lieux saints par les terroristes sont un exemple de ce qu'affronte la Syrie.
Jaafari a précisé que l'attribution à la "Coalition de Doha" le siège de la Syrie à la Ligue arabe et la tentative de faire impliquer les Nations Unies dans l'octroi d'une position représentative à cette Coalition avaient pour but d'avorter tout règlement de la crise et de porter atteinte à l'Etat syrien.
Al-Jaafari a évoqué le rôle dévastateur de la Ligue arabe, conduite par le Qatar, l'Arabie Saoudite et le nouveau membre, la Turquie, contre la Syrie, ajoutant que cette Ligue avait accordé la légalité à la fourniture d'armes aux terroristes.
Il s'est étonné de la prétention de certaines parties d'œuvrer en faveur de la liberté et de la démocratie en Syrie alors qu'elles confisquent le droit de ce peuple à choisir ses représentants et ses directions.
"Chaque fois que les signes du règlement politique de la crise en Syrie se cristallisent, le volume d'opérations militaires sur le terrain s'accroît et les pas de certains pays s'accélèrent pour mettre fin à cette orientation. Ceci signifie que leur message porte sur le fait que le règlement politique, pacifique et dialogique est non autorité en Syrie", a-t-il indiqué, soulignant dans ce sens ledit projet de résolution avancé à l'ombre du dernier rapprochement russo-américain soutenu par le gouvernement syrien.
Al-Jaafari a fait savoir que des centaines d'actes terroristes, dont des attentats-suicides, avaient fait de grands nombres de martyrs parmi les civils innocents, soulignant que les réseaux terroristes sont présents en Syrie et déclarent publiquement leur allégeance à al-Qaïda," auquel nous faisons tous face, mais il y a certaines parties qui l'affrontent théoriquement ou le faire pratiquement alors que d'autres l'appuient secrètement et publiquement", a-t-il précisé.
Il a indiqué que des milliers de terroristes extrémistes et mercenaires étrangers s'étaient rendus en Syrie en complicité avec des services de renseignements internationaux pour répondre aux appels du chef du réseau d'al-Qaïda et autres pour saboter l'Etat syrien et fonder un califat comme le chef du réseau d'al-Qaïda avait dit.
Il a affirmé qu'il y avait des opérations publiques et corroborées par des rapports onusiens sur le trafic d'armes en Syrie de la Libye et d'autres pays, sur les crimes barbares inédits et les violations authentifiées des droits de l'hommes perpétrés par les groupes terroristes armés en Syrie, soulignant à cet effet les sanctions économiques, commerciales et financières unilatérales et illégales imposées au peuple syrien et qui avaient attisé la souffrance humanitaire du peuple syrien.
Al-Jaafari a évoqué aussi les actes d'assassinat et d'enlèvement des dignitaires religieux musulmans et chrétiens et la destruction dans la banlieue de Damas de la plus ancienne synagogue dans la région par les groupes terroristes armés.
Al-Jaafari a indiqué que ce projet de résolution n'avait pas mentionné le mot de terrorisme.
Al-Jaafari a réaffirmé que le gouvernement syrien avait traité positivement avec toutes les initiatives avancées sur le règlement pacifique de la crise en Syrie, affirmant que le gouvernement est sérieux et sincère dans la question du dialogue national global sous une direction syrienne avec les différentes composantes de la société syrienne et les forces politiques, y compris toutes les forces de l'opposition nationale intérieure et extérieure et les hommes armés qui reviennent la raison et déposent l'arme.
Al-Jaafari a évoqué les garanties judiciaires et sécuritaires assurant le retour des forces de l'opposition extérieure, dont la soi-disant la "Coalition" pour prendre part au dialogue national et au processus politique.
"La majorité écrasante des Syriens rejettent la violence et le chaos et soutiennent le règlement pacifique de la crise pour préserver leur vie, leur sécurité et leur stabilité", a-t-il fait savoir, soulignant que si les parties opposantes refusant le dialogue s'attachaient à la Syrie et à la cessation de l'effusion de sang du peuple syrien, elles auraient mis la haine personnelle de côté et participé au dialogue national.
"La vraie solution de la crise en Syrie ne sera que syrienne par excellence et sous la direction des Syriens eux-mêmes", a-t-il ajouté.
Al-Jaafari a abordé la profondeur de la corruption dans certains bureaux de cette organisation onusienne, soulignant qu'il y avait un courriel qui a été envoyé par l'ambassadeur de la Coalition au Qatar aux hauts responsables de ce secrétariat général. "Cet ambassadeur a donné les instructions au groupe terroriste surnommé "la Brigade des martyrs d'al-Yarmouk" pour kidnapper les éléments de la brigade philippine opérant dans le cadre de la FNUOD au Golan", a-t-il fait noter.
Il a précisé que l'ambassadeur de la Coalition à Doha avait géré le processus de négociation avec les ravisseurs des éléments de la brigade philippine au Golan.
Russie: Le projet de résolution sur la Syrie est irresponsable
Alexander Pankin, vice-délégué permanent de la Russie auprès des Nations Unies, a affirmé que le projet de résolution sur la Syrie est irresponsable et non constructif, aggrave la situation en Syrie et entrave les efforts internationaux pour mettre en œuvre la déclaration de Genève.
Dans une allocution devant l'Assemblée générale des Nations Unies, il a indiqué que la délégation russe regrette la présentation d'un projet de résolution nuisant à la crise en Syrie.
Pankin a ajouté que les auteurs de ce projet n'avaient pas pensé de l'examen des moyens de résoudre politiquement le conflit en Syrie et ignoré non seulement la situation intérieure dans ce pays mais celle dans les pays voisins.
"Nous n'acceptons point l'adoption de la Coalition nationale des forces de l'opposition et de la révolution comme seule représentante légitime du peuple syrien", a-t-il souligné.
Il a affirmé que l'acceptation des résolutions adoptées par le sommet arabe à Doha en mai dernier signifie la légalisation de l'armement des opposants.
Le délégué de la Chine
Le délégué permanent de la Chine auprès des Nations Unies, Li Baodong, a affirmé que la Chine croit toujours en le règlement politique de la crise en Syrie en tant que seule issue, faisant noter que c'est au peuple syrien de décider de son avenir et de son sort loin de toute intervention étrangère.
Dans une allocution devant l'Assemblée générale, Baodong a estimé que la Chine est comme les autres pays membres s'inquiète du projet de résolution relatif à la Syrie.
Il a appelé tous les pays, ainsi que les Nations Unies, à résoudre la crise en Syrie, disant : "Nous condamnons la violence contre les civils et nous affirmons que la violence ne règle pas la crise mais elle mène à davantage d'effusion de sang".
"La communauté internationale doit respecter l'indépendance, la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Syrie", a-t-il ajouté.
Baodong a fait noter que la Chine incite le gouvernement syrien et l'opposition à répondre à leurs engagements, à bannir la violence et à engager des entretiens politiques le plus rapidement possible.
Il a souligné que la Chine est disposée à œuvrer aux côtés de la communauté internationale pour jouer un rôle actif dans le but de parvenir à un règlement pacifique de la crie en Syrie.
Nombre de délégués aux Nations Unies rejettent le projet
En outre, nombre de délégués auprès des Nations Unies ont rejeté le projet de résolution sur la Syrie.
Le délégué iranien, Mohammad Khazai, a affirmé que le projet de résolution sur la Syrie porte atteinte aux efforts internationaux pour régler politiquement la crise en Syrie, constitue une déviation de la charte des Nations Unies et des principes de la loi internationale et ignore le terrorisme des groupes armés, faisant savoir que l'Iran ne soutient guère ce projet de décision.
Dans une allocution devant l'Assemblée, Khazai a exprimé l'inquiétude accrue du fait des actes perpétrés par les groupes terroristes armés qui attisent la violence et menacent la sécurité et la paix dans la région.
Khazai a souligné la nécessité de ne pas ralentir les efforts onusiens déployés pour résoudre la crise en Syrie par des voies pacifiques, notamment la prochaine réunion internationale prévue à Genève.
De son côté, le délégué de l'Afrique du Sud a indiqué que son pays est déçu de ce projet car il est inacceptable, non équilibré et partial et aggrave la situation en Syrie.
Il a fait noter que le projet de résolution appelle à ne pas mettre fin à la militarisation du conflit.
Il a affirmé l'importance de respecter les principes sur lesquels se basent les relations entre les pays.
Même son de cloche pour le délégué du Venezuela, d'Equateur, de Cuba, de Nicaragua, de la Corée du Nord, de la Tanzanie, de la Bolivie et du Pakistan.
A noter que 107 pays avaient voté en faveur du projet de résolution, 12 autres l'avaient rejeté et 59 s'étaient abstenus.
Avec Sana