Jalili a fait état de "longues et utiles" discussions avec Ashton.
« L’Iran n’attend plus la réponse de l’Occident et a commencé l’enrichissement de l’uranium à 20 % », c’est ce qu’a déclaré jeudi à Istanbul le négociateur iranien Saïd Jalili. Et d’ajouter : « Aujourd’hui les Occidentaux réclament des négociations sur l’enrichissement de l’uranium à 20 % ».
Jalili a en outre indiqué que ses entretiens la veille dans cette ville avec la chef de la diplomatie de l'Union européenne, Catherine Ashton, sur le programme nucléaire iranien, avaient été "longues et utiles" et que les parties avaient décidé de continuer leurs négociations.
"Hier soir, comme l'a précisé Mme Ashton, nous avons eu de longues et utiles discussions (...) Nous avons eu l'opportunité de rentrer dans les détails et avons décidé de continuer à travailler et de maintenir nos entretiens", a souligné M. Jalili devant la presse.
Mme Ashton avait qualifié mercredi ses entretiens avec le responsable iranien d'"utiles" dans un communiqué et indiqué qu'il était temps de procéder à une réflexion sur les modalités des prochaines étapes des difficiles négociations.
"Nos propositions à Almaty étaient très bonnes", a estimé M. Jalili, soulignant que les 5+1 avaient préféré en discuter entre eux avant d'y répondre.
"Nous espérons qu'ils pourront s'entendre sur ces propositions. Nous espérons qu'ils pourront transformer nos propositions en une chance pour la coopération," a dit M. Jalili.
A l'issue de cette réunion, Mme Ashton, qui dirige les négociations pour les grandes puissances, avait déclaré que les positions entre les deux parties restaient "très éloignées sur le fond".
M. Jalili a en outre souligné à Istanbul que les puissances occidentales souhaitaient avancer "pas à pas" dans les négociations.
"Nous avons évoqué la nuit dernière la question d'introduire un équilibre à ces pas de manière à ce qu'ils soient réciproques", a-t-il dit et de prévenir:
"Certaines opportunités peuvent être perdues si l'on en fait pas bon usage".
Au cours d'une réunion en février, les 5+1 avaient présenté une offre prévoyant la "suspension" et non plus "l'arrêt" des activités d'enrichissement d'uranium à 20% en Iran. Ils avaient proposé en échange d'atténuer certaines sanctions sur le commerce de l'or et le secteur pétrochimique, qui étranglent l'économie iranienne.
Les grandes puissances et « Israël » accusent Téhéran de vouloir fabriquer l'arme atomique sous couvert de son programme nucléaire, ce que nie catégoriquement l'Iran.