Le 8-Mars et le CPL proposent de nombreux amendements.
Après la confusion provoquée par le retournement des Forces libanaises (FL) contre le projet de loi orthodoxe (chaque communauté élit ses députés sur la base de la proportionnelle), une lecture approfondie de la proposition mixte avancée par les FL, le Courant du futur et le Parti socialiste progressiste (PSP), mardi soir, permet de mieux comprendre les conséquences d’une telle loi.
Selon les analystes, le découpage des circonscriptions et leur regroupement affaiblirait l’électorat chrétien davantage que la loi de 1960.
La division du Mont-Liban en deux circonscriptions met en effet l’électorat chrétien à la merci des électeurs sunnites (Chouf+Aley) et chiites (Baabda+Metn+Kesouran+Jbeil).
Des sources proches du patriarcat maronite se déclarent surprises que le chef des FL, Samir Geagea, ait pu accepter un tel accord alors qu’il s’était engagé à soutenir les efforts visant à produire une loi assurant la meilleure représentation possible pour les chrétiens.
Selon les milieux du Courant patriotique libre (CPL), M. Geagea aurait reçu des garanties qu’il nommerait une partie des candidats chrétiens sur les listes électorales du Courant du futur et du PSP.
Ces deux partis lui auraient promis de lui assurer un bloc parlementaire de 16 députés, presque aussi important que celui qu’obtiendrait le CPL.
Après avoir absorbé le choc de la manoeuvre du 14-Mars, le 8-Mars s’est ressaisit.
Les experts de cette coalition et du CPL auraient passé les dernières heures à examiner en détail la proposition mixte et y aurait décelé de nombreuses lacunes, anomalies et faiblesses.
Ils auraient proposé une trentaine d’amendements afin de la rendre plus équilibrée et plus représentative.
Le député Ali Fayyad, qui représente le Hezbollah au sein de la sous-commission parlementaire chargée de trouver un consensus sur une loi électorale, a annoncé que son bloc avait proposé des amendements essentiels sur le mode de scrutin mixte, car il a été «proposé de manière sélective».
«Il faut effectuer des modifications fondamentales pour établir la parité et l'équilibre entre les communautés et les circonscriptions», a-t-il dit.
La sous-commission, a repris ses travaux jeudi matin sous la présidence du chef du législatif Nabih Berry.
Selon certaines informations, aucune avancée n'a encore été enregistrée dans les négociations sur la proposition mixte.
Le député du CPL, Ibrahim Kanaan, a souligné que cette proposition ne bénéficiait pas de l'unanimité. Il a accusé le 14 Mars de vouloir reporter les élections ou les organiser conformément à la loi de 1960, toujours en vigueur.
Vendredi soir, une nouvelle séance plénière devrait se tenir soit pour voter un éventuel accord sur un projet de loi consensuelle, soit pour préparer l’adoption d’une nouvelle suspension des délais du dépôt des candidatures, qui expirent dimanche.
Sinon, lundi, les candidats pourront recommencer à présenter leur candidature sur la base de la loi de 1960. Ce qui est, en principe, un scénario refusé par le 8-Mars, le CPL, mais aussi par certaines composantes du 14-Mars, comme le parti Kataëb et les FL.