Les Américains disent aux Russes qu’ils ne peuvent pas changer rapidement et radicalement leurs positions en Syrie.
Les consultations russo-américaines étaient axées sur le dialogue avec le régime syrien sans qu’Assad quitte le pouvoir avant la fin de son mandat.
Coup dur pour les opposants au régime Assad qui parlent désormais d’un changement de cap de Washington vis-à-vis de la Syrie. Un ancien diplomate français impliqué dans plusieurs dossiers régionaux ne s’en étonne pas. «Cela ne me surprendrait nullement si les Américains finissent par nous lâcher, car ils en ont l’habitude»! «Notre erreur aura été d’avoir livré la Syrie aux takfiris, qaïdistes et au Front al-Nosra.»
Mais le changement de cap de Washington est-il une vérité?
Selon les informations qui nous parviennent, au moins trois pays européens, l’Allemagne, le Belgique et l’Italie, sont entrés secrètement en contact avec Damas.
Ils refusent de livrer des armes aux rebelles car ils ont peur de voir le terrorisme s’abattre dans un avenir proche sur leurs pays. Ils estiment que Hollande devra agir au plus vite pour limiter les dangers que la politique de son prédécesseur a généré, pendant que l’opposition en France ne cesse de dénoncer les liens étroits entre l’Elysée et le Qatar, sponsor du takfirisme au nord d’Afrique, en Afrique et en Syrie.
La Syrie a élaboré une liste de 28 pays arabes et non arabes dont les terroristes sont actifs en Syrie et l’a présentée à l’Onu, ce qui a inquiété les européens. Cette liste comporte des noms américains, français belges, allemands, danois, néerlandais. Ces terroristes ne peuvent être traqués sans une coordination étroite entre les services de renseignement des pays européens d’une part, les Syriens, les Libanais, les Iraniens et les Russes de l’autre, qui coopèrent d’ailleurs d’ores et déjà, loin des regards indiscrets des medias.
Les informations parvenant de Washington font état du feu vert américain au maintien d’Assad au pouvoir jusqu’à la fin de son mandat. Les Etats Unis se trouvent dans une position difficile en Syrie. Ils ont très clairement affirmé aux Russes qu’ils ne sont pas en mesure de changer rapidement et radicalement leurs positions en Syrie et qu’ils ont besoin du temps.
Sami Kleib, journaliste libanais spécialiste de la Syrie et animateur à la télévision arabophone al-Mayadeen.
As Safir-Médiarama