Selon des experts, la coalition internationale craint que les armes ne tombent aux mains des mouvements islamiques.
Les réticences de la coalition internationale à fournir des armes aux insurgés libyens s'expliquent par la peur de voir ces armements tombés aux mains de mouvements islamiques, estiment des experts interrogés par l'AFP.
L'amiral américain James Stavridis, commandant suprême des forces alliées en Europe (Saceur), a évoqué le premier, fin mars, des "signes" de la présence possible de militants d'Al-Qaïda ou du Hezbollah dans les rangs rebelles.
Des allégations démenties par le Hezbollah, qui les a qualifiées d’infondées.
Pour Denis Bauchard, ancien ambassadeur de France en Jordanie, et conseiller à l'Institut français des Relations internationales pour le Moyen-orient, "l'est du pays a toujours été sous influence des Frères musulmans.
"D'après des informations recueillies en Irak par les Américains en 2007, les Libyens représentaient, après les Saoudiens, le plus fort contingent des jihadistes. Il y a une filière libyenne vers Al-Qaïda", note Denis Bauchard. "Le risque, c'est que le vide politique qui s'est créé dans l'Est du pays ne soit comblé par les jihadistes. On l'a vu en Irak, on le voit au Yémen. Compte tenu de la crainte exprimée officiellement, je pense qu'on sera prudent
dans nos livraisons éventuelles d'armes aux rebelles", ajoute Bauchard.
Spécialiste des questions de défense et du monde arabe, Pascal Le Pautremat
évoque pour sa part "un débordement de la crise libyenne sur les pays voisins".
"Il y a des filières d'approvisionnement en armements venant d'Egypte, via
les Frères musulmans, avec un soutien de gens du Hezbollah, et maintenant des
gens du Hamas qui viennent acheter des armes dans cette zone", selon ses propres termes.