Cette position vise à fermer la porte par laquelle les Forces Libanaises ont tenté de s’engouffrer pour accuser le CPL d’être responsable du retour à la loi de 1960.
Le Courant patriotique libre (CPL) est l’un des plus sérieux opposants à la prorogation du mandat du Parlement. L’objectif du CPL est clair: il a une opportunité précieuse de prouver sa suprématie dans la rue chrétienne et il ne veut pas la laisser passer.
De plus, il pense que la prorogation ouvre grande la porte vers l’inconnu. La nouvelle position du général Michel Aoun, mardi, est sa disposition à accepter n’importe quelle loi qui serait votée par la Chambre, même s’il s’agit du projet du trio Courant du futur (CDF)-Forces libanaises (FL)-Parti socialiste progressiste (PSP). Cette position vise à fermer la porte par laquelle les FL ont tenté de s’engouffrer pour accuser le CPL d’être responsable du retour à la loi de 1960.
De son côté, le PSP du député Walid Joumblatt semble, depuis le début de la crise, le parti qui manœuvre le moins. Il dit tout haut ce qu’il pense, sans se soucier des répercussions de ses positions sur sa base populaire.
Après avoir utilisé le projet électoral mixte pour donner le coup de grâce au projet orthodoxe, il n’a pas hésité à l’abandonner au profit de la prorogation.
Le député Akram Chehayyeb du PSP refuse la prorogation pour six mois seulement. Ce délai terminé, «nous seront face aux mêmes défis que ceux que nous affrontons aujourd’hui, surtout que personne ne s’attend à une fin rapide de la crise syrienne», dit-il.
Avant que le Hezbollah ne s’exprime officiellement sur la question de la prorogation, tous les indices montrent qu’il est sur la même longueur d’onde que le président de la Chambre, Nabih Berry, et le PSP, pour une rallonge de deux ans.
Son principal souci étant de préserver un minimum de stabilité au Liban. Il est naturel que les FL soient opposées à la loi de 1960, qui l’a mis à la merci du CDF.
Mais tacitement, il pourrait ne pas être hostile à la prorogation, d’autant que tous les sondages montrent que leur popularité n’a jamais été aussi mauvaise depuis 2009.
Le CDF affirme s’opposer aussi bien à la prorogation qu’à la loi de 1960. Pourtant, il lorgne les deux options. Il sait que la loi de 1960 est devenue difficile à mettre en oeuvre et il est conscient que la prorogation est devenue un fait accompli. Alors il se fait prier car il ne veut pas accorder une rallonge à Nabih Berry gratuitement.
Il négocie pour obtenir une contrepartie dans le dossier gouvernemental. Mais M. Berry n’y prête aucune attention car il refuse d’être considéré comme le «père de la prorogation».
As Safir + Mediarama