Les violations des droits de l’Homme restent monnaie courante dans les riches monarchies du Golfe.
Les violations des droits de l'Homme restent monnaie courante dans les riches monarchies du Golfe, où les abus se poursuivent notamment contre les dissidents, les expatriés, les femmes et les minorités religieuses, déplore Amnesty International dans son rapport annuel.
Les autorités de ces pays pétroliers ont imposé des restrictions particulièrement sévères sur les libertés d'expression, d'association et de réunion et réprimé les dissidences manifestées dans la foulée du Printemps arabe, selon le rapport rendu public mercredi.
Les arrestations arbitraires d'activistes et d'opposants suivies de longues périodes de détention sans procès, étaient une pratique courante dans presque tous ces pays en 2012, indique le rapport.
En Arabie saoudite, «des militants politiques et des personnes qui avaient critiqué le gouvernement ont été incarcérés sans jugement ou condamnés à l'issue de procès manifestement inéquitables», souligne Amnesty.
Les autorités saoudiennes ont réprimé des personnes qui demandaient des réformes, politiques notamment, et des militants des droits de l'Homme. «Certains ont été incarcérés sans inculpation ni jugement. D'autres ont fait l'objet de poursuites pour des infractions formulées de manière vague, par exemple, pour avoir "désobéi au roi"», poursuit l'organisation.
Elle cite le cas de Abdallah al-Hamed et de Mohamed al-Qahtani, cofondateurs de l'Association saoudienne des droits civils et politique (ACPRA - non autorisée), inculpés d'atteinte à la sûreté de l'État, incitation au désordre, désobéissance et non-allégeance au souverain. Les deux hommes ont été condamnés en mars 2013 à de lourdes peines de prison.
Les autorités saoudiennes continuent de détenir au secret des milliers de membres et sympathisants présumés d'Al-Qaïda et de groupes islamistes, souligne le rapport. Des proches de ces suspects ont été placés en détention après avoir manifesté pour réclamer leur libération.
Les femmes pour leur part ont continué à être victimes de discriminations dans la législation et dans la vie courante, d'autant qu'elles ne sont pas suffisamment protégées contre les violences, y compris familiales, déplore le rapport.
En Arabie saoudite, les femmes sont toujours interdites de conduire malgré plusieurs campagnes animées par des militantes.
Amnesty déplore également que les travailleurs étrangers dans les monarchies du CCG soient insuffisamment protégés par les lois encadrant le travail et demeurent vulnérables à l'exploitation et aux abus des employeurs. Les domestiques sont particulièrement exposées au risque de violences sexuelles et autres.
Les travailleurs étrangers et leurs familles sont estimés à environ 17 millions de personnes, pour une population autochtone d'environ 40 millions, selon des estimations non officielles.
Des centaines de personnes étaient dans le couloir de la mort à la fin de l'année dernière avec de nombreuses exécutions signalées, dont 79 dans la seule Arabie saoudite, selon le rapport.
Amnesty évoque également la discrimination envers les musulmans chiites qui forment une minorité en Arabie saoudite et la majorité à Bahreïn, un royaume secoué par des troubles depuis plus de deux ans.
Les forces de sécurité dans les deux pays ont été accusées de recours excessif à la force contre des manifestants. Au moins 10 personnes ont été tuées en 2012 lors de manifestations dans la province orientale de l'Arabie saoudite.
A Bahreïn, des dizaines de manifestants et des policiers auraient été tués et de nombreux autres blessés lors des manifestations.
Aux Émirats arabes unis, au Koweït et à Oman, des centaines de suspects ont été arrêtés et traduits en justice pour avoir manifesté et certains condamnés à des peines de prison, tandis qu'au Qatar, un poète a été condamné à une longue peine de prison pour un poème critique envers le régime.