Le porte-parole de la diplomatie russe a critiqué l’opposition syrienne et exclu toute condition préalable à la conférence.
La Russie a déclaré vendredi avoir obtenu l'accord de principe de Damas pour la nouvelle conférence de paix que la communauté internationale s'efforce d'organiser à Genève.
"Nous notons avec satisfaction que nous avons reçu de Damas un accord de principe du gouvernement syrien pour participer à une conférence internationale", a déclaré le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Alexandre Loukachevitch.
Il s'agit de faire en sorte que "les Syriens eux-mêmes puissent parvenir au règlement de ce conflit destructeur pour le pays et pour la région", a ajouté M. Loukachevitch.
Cet accord a été obtenu lors de la visite mercredi et jeudi à Moscou du vice-ministre syrien des Affaires étrangères Fayçal Moqdad, a-t-il indiqué.
M. Moqdad était venu à Moscou pour discuter de l'initiative russo-américaine de cette nouvelle conférence, lancée à l'occasion d'une visite du secrétaire d'Etat américain John Kerry à Moscou au début du mois.
Le responsable syrien avait clairement indiqué que les décisions de Damas concernant cette conférence dépendraient des entretiens qu'il aurait à Moscou.
Le porte-parole de la diplomatie russe a par ailleurs critiqué l'opposition syrienne et exclu toute condition préalable à la conférence.
"On voit de nouveau apparaître la condition préalable du départ du président Bachar al-Assad, la question de la formation d'un +gouvernement+ sous égide de l'ONU", a déclaré M. Loukachevitch.
"Tout est fait pour vider de son sens l'idée de la conférence", a-t-il ajouté.
M. Loukachevitch a notamment jugé illusoire d'évoquer la date du 10 juin, avancée dans la presse occidentale, pour cette conférence qui fera suite à celle tenue à Genève en juin 2012.
"Il n'est pas sérieux de demander de fixer immédiatement une date pour la conférence sans savoir clairement qui, et avec quelles prérogatives, s'exprimera au nom de l'opposition", a déclaré M. Loukachevitch.
La Coalition nationale de l'opposition syrienne réunie depuis jeudi à Istanbul pour débattre de sa participation à la conférence de paix, a jugé vendredi l'accord comme "très vague", appelant le régime du président Bachar al-Assad à s'exprimer lui-même sur le sujet.
Interrogé sur une participation de la Coalition à cette conférence, son porte-parole Louay Safi a estimé qu'ils avaient besoin de "plus de clarté" pour se décider.
M. Loukachevitch a encore indiqué qu'une nouvelle rencontre, à Paris dans un avenir proche, entre le ministre russe Sergueï Lavrov et le secrétaire d'Etat américain John Kerry, était à l'étude.