80 % ou 90 % Joe Biden cherche la réponse à la question juive.
Le vice président Joe Biden a félicité les leaders Juifs pour avoir contribué à changer les attitudes des Américains à l’égard du mariage homosexuel et d’autres questions de société.
Biden a souligné que l’art et la culture changent les attitudes des gens. Il a cité les médias sociaux et la vieux feuilleton de NBC TV, «Will and Grace » comme des exemples de ce qui a aidé à faire évoluer les attitudes à l’égard du mariage homosexuel.
Biden a dit: «Pensez que, derrière tout ça, je vous parie que 85 % de ces changements, que ce soit dans les médias sociaux ou à Hollywood, sont une conséquence [de l’action] des leaders Juifs dans l’industrie [de la communication].»
Biden a expliqué que cette influence est immense et que ces changements ont été dans le sens du bien.
Biden s’est exprimé ainsi mardi soir à la réception pour le Jewish American Heritage Month (mois du patrimoine judéo-américain) organisée par le Democratic National Committee. Il a affirmé que les valeurs juives sont une part essentielle de l’identité des Américains [essential part of who Americans are].
Ceci n’est qu’un résumé des propos dithyrambiques tenus par Joe Biden sur la place et le rôle des Juifs aux Etats Unis.
A tel point que Jonathan Chait du New York Mag estime qu’il est allé trop loin, donnant accidentellement du grain à moudre aux antisémites.
On l’aura compris en effet, le tour de force de Joe Biden a consisté, par excès de philosémitisme à égrener les poncifs du suprématisme juif (le nombre de prix Nobel, les 11 % des élus au Congrès issus d’une communauté qui représente à peine 2 % de la population du pays) et les clichés antisémites, à savoir la volonté de détruire chez les Gentils l’attachement aux valeurs familiales ou l’énorme influence des Juifs dans le cinéma et les médias en général.
Jonathan Chait écrit : Biden a en effet fait dans son propos un éloge vibrant et sincère avant de dériver dans un terrain très inconfortable et de prononcer un discours qui sera probablement cité par les antisémites pendant les années et les décennies à venir. (Il est déjà l’objet de discussions animées dans la communauté suprématiste blanche).
Contrairement à l’évidence, Chait considère que le discours de Joe Biden n’était pas antisémite.
Or ce discours est antisémite malgré ce paradoxe qui tient à la nature élogieuse de propos tenus devant des Juifs influents dans le parti Démocrate et dans la société américaine en général.
Le paradoxe Biden peut s’expliquer rationnellement et j’y reviendrai sans doute à l’occasion d’un post ultérieur.
Pour l’instant, je me contenterai de la remarque finale de Jonathan Chait:
Et puis aussi, cette petite observation de rien du tout, quand on donne des chiffres complètement farfelus, on devrait probablement les arrondir à l’entier plutôt qu’au demi (les Juifs sont responsables à 85 % du changement des attitudes culturelles à l’égard des homosexuels ? 90 % aurait été trop haut et 80 % pas assez haut?).
Le principal problème ici, c’est que les droits des homosexuels, à la différence des droits civiques des noirs, sont politiquement controversés pour l’instant. Biden peut trouver que c’est «une très bonne chose» que les Juifs aient utilisé leur influence sur la culture populaire pour faire changer les attitudes de la société à l’égard de l’homosexualité, mais beaucoup de gens ne trouvent pas ça bien du tout.
Josh Lederman Associated Press – ABC News (USA) traduit de l’anglais par Djazaïri