26-11-2024 10:20 PM Jerusalem Timing

"Les extrémistes et non pas le Hezbollah importent le conflit syrien au Liban"

C’est ce qu’a affirmé un diplomate occidental présent à Beyrouth

 

Un diplomate occidental en poste à Beyrouth a exprimé les fortes craintes de son pays et de la communauté internationale que le Liban ne soit entrainé dans le conflit syrien. Le diplomate fait assumer la responsabilité de la tension actuelle et des incidents ambulants aux groupes extrémistes, qui sont en majorité «financés et encouragés par des Etats classés parmi nos alliés», dit-il.

Tout en rejetant l’implication du Hezbollah dans les combats en Syrie aux côtés de troupes régulières, le diplomate affirme que ce parti ne peut être tenu pour responsable des développements de la situation. «Nous savons que le principal souci du Hezbollah est de préserver la stabilité sécuritaire et politique du Liban», dit-il.

«(Le secrétaire général du Hezbollah) Hassan Nasrallah est sincère et transparent, ajoute le diplomate occidental. Dans son dernier discours, il a dit, en s’adressant à ses détracteurs: vous combattez en Syrie et nous aussi. Battons-nous sur le sol syrien et préservons le Liban de la crise. On ne peut pas en dire autant des groupes extrémistes qui, plus le temps passe, plus leur autonomie et leurs capacités de nuisance augmentent».
Le diplomate reproche aux groupes soutenant les rebelles syriens et à leurs sponsors de vouloir utiliser la scène libanaise pour faire pression sur le Hezbollah.

Il avance dans ce cadre trois incidents:

1-les combats de Tripoli, au cours desquels les groupes extrémistes ont voulu instituer l’équation Jabal Mohsen contre Qoussair. En d’autre terme, ils ont menacé de prendre d’assaut le quartier alaouite de la ville si l’armée syrienne ne stoppait pas son offensive à Qoussair. «Certains forces et personnalités politiques sont tentées par cette équation illogique, comme par exemple l’ancien directeur général des Forces de sécurité intérieur, Achraf Rifi, qui est, comme tout le monde sait, proche du prince Bandar Ben Sultan, le chef des renseignements saoudiens», affirme le diplomate.


2-Les incidents et les provocations permanentes du cheikh Ahmad al-Assir, qui est soutenu par le Qatar.


3-Les tirs de roquettes contre la banlieue sud, qui sont «injustifiables à tous les égards», ajoute le diplomate.

Selon lui, utiliser la scène libanaise dans le bras de fer régional nuit à la stabilité du Liban et n’aura aucune influence notable sur le cours de la bataille en Syrie.
D’ailleurs, le président du conseil exécutif du Hezbollah, Hachem Safieddine a assuré que son parti allait poursuivre son chemin, «malgré l'intimidation» en références aux deux roquettes qui sont tombées dans la banlieue-sud de Beyrouth. «Nous n'allons jamais, jamais abandonner ou renoncer à nos objectifs. Notre expérience nous a appris à résister contre l'ennemi», a-t-il dit.

Un responsable de l’Armée syrienne libre (ASL), Ammar el-Wawi, avait déclaré dimanche que «le Liban n'est pas à l'abri de ce qui se passe en Syrie».

«L'implication du Hezbollah en Syrie aura d’énormes répercussions, ce qui s'est passé aujourd'hui dans la banlieue-sud est une mise en garde», a-t-il assuré. «Il y aura des répercussions sur Beyrouth, sur Tripoli et sur l’aéroport (international de Beyrouth)», a-t-il poursuivi.

Bien que l’ASL ait ensuite démenti, par la bouche de son responsable médias Fahd el-Masri, son implication dans les tirs de roquettes, Ammar el-Wawi n’est pas revenu sur ses propos, comme le lui a demandé Masri.
«Tous sont impliqués en Syrie mais ils doivent se mettre d’accord de ne pas transformer leur pays en arène d’affrontement», a conclu le diplomate.

source: mediaramalb.com