C’est ce qu’a rapporté le Washington Post.
Des pirates informatiques chinois ont réussi à pénétrer des systèmes dans lesquels étaient stockés les plans d'armes américaines, selon des responsables américains et des sociétés du secteur du Pentagone, rapporte le Washington Post mardi.
Selon le quotidien, qui cite un rapport confidentiel préparé pour le Pentagone, ces intrusions font partie d'une vaste campagne d'espionnage chinois contre des industries de la défense et des agences du gouvernement américain.
Selon le Defense Science Board, un organisme de conseil regroupant des experts de la société civile et de l'administration, les systèmes qui ont été piratés contenaient notamment les plans de dizaines de systèmes d'armement cruciaux de l'armée américaine.
Le rapport transmis au Pentagone n'accuse toutefois pas formellement la Chine d'avoir volé ces plans, mais explique les récentes mises en garde adressées par Washington à Pékin.
"Il y a plusieurs secteurs inquiétants sur lesquels nous travaillons pour nous assurer de la viabilité de nos défenses et capacités informatiques", a réagi un haut responsable américain du Pentagone s'exprimant sous le couvert de l'anonymat.
"L'ampleur de ce qu'ils ont réussi à prendre n'est pas clair", a-t-il précisé.
Accès aux plans du système de missiles Patriot
Selon le Washington Post, les pirates ont entre autres eu accès aux plans du système de missiles Patriot, du système de radar ultra-moderne Aegis, du chasseur F-18 ou de l'hélicoptère Black Hawk.
Le programme de développement du chasseur F-35, le plus coûteux de l'histoire du Pentagone, a également été victime de ces pirates, selon le Post.
Si ces informations sont exactes, "cela signifie que l'armée américaine est moins efficace, et que l'armée chinoise est plus efficace", a commenté James Lewis, spécialiste de cybersécurité au Center for Strategic and International Studies.
Selon M. Lewis, la prise de conscience du danger représenté par le piratage informatique n'a eu lieu que récemment: "Entre 1999 et 2009, les portes étaient ouvertes pour l'espionnage chinois", a-t-il jugé.