28-11-2024 12:50 PM Jerusalem Timing

Istanbul, l’opposition syrienne plus que jamais divisée, et critiquée

Istanbul, l’opposition syrienne plus que jamais divisée, et critiquée

La guerre d’influence entre l’Arabie saoudite et le Qatar est la principale cause de ce blocage.

Istanbul, l'opposition syrienne plus que jamais divisée, et critiquéeL'opposition syrienne est plongée depuis bientôt une semaine à Istanbul dans d'interminables discussions, toujours incapable de se mettre d'accord sur sa participation à une conférence de paix, tant elle est affaiblie par les rivalités entre puissances régionales et les critiques sur son inaction.

Depuis jeudi, les réunions à huis clos s'étirent jusqu'au bout de la nuit, les conciliabules se succèdent en petit comité et les portes claquent. En vain.

Confinés dans un hôtel étoilé de la mégapole turque, les clans de la Coalition nationale de l'opposition syrienne n'ont toujours pas répondu à cette question : faut-il s'asseoir face au régime honni de Damas à la table des discussions dressée à Genève par la Russie et les Etats-Unis ?

De l'avis des participants à la réunion et des observateurs, la guerre d'influence que se livrent les deux principaux soutiens des adversaires de Bachar al-Assad, l'Arabie saoudite et le Qatar, est la principale cause de ce blocage.

"C'est impossible, il n'y aura jamais d'accord", prédit un dissident syrien ayant requis l'anonymat, "chaque membre de la Coalition est la pièce d'un jeu d'échecs et n'avance que pour l'Etat qui la soutient".

Principal soutien de cette fédération de l'opposition, le Qatar, pourvoyeur d'armes à la rébellion, se démène pour qu'elle reste sous le contrôle des Frères musulmans, une organisation hors-la-loi en Syrie.

Face à lui, l'Arabie saoudite joue la carte des groupes rebelles plus radicaux, qu'elle arme tout aussi généreusement que son rival qatari, et souhaite réduire l'influence des Frères musulmans en élargissant la coalition à d'autres membres, comme les partisans de l'opposant historique, marxiste et laïque Michel Kilo.

"La pression saoudienne est énorme. Elle veut contrôler la Coalition et menace de couper ses livraisons d'armes aux rebelles" dans la ville syrienne stratégique de Homs (centre), confie un membre de l'opposition.

Critiques

Istanbul, l'opposition syrienne plus que jamais divisée, et critiquéeRyad a d'ailleurs décidé de dépêcher une délégation de haut niveau à Istanbul pour appuyer ses efforts jusqu'à la fin de la réunion, programmée pour jeudi, a indiqué à l'AFP un membre de la Coalition.

"Les princes sont annoncés à l'hôtel. Je ne peux pas vous dire qui ils sont mais je peux dire qu'ils sont plus influents que le ministre des Affaires étrangères lui-même", a-t-il ajouté, "nous sommes en état de siège"...

"Tout le monde en Syrie se moque de savoir si la Coalition va s'élargir ou pas. Ils (les opposants) doivent arriver à un accord. Ces opposants sont corrompus, ils suivent une politique qui leur est imposée par des Etats, pas la population", déplore Alaa, un militant de 23 ans qui a passé deux mois dans les geôles du régime.

"Si un seul parmi ces gens de la Coalition avait eu un membre de sa famille blessé ou tué", renchérit Ragheb, un autre militant venu de Homs, "ils auraient trouvé une solution".