Michel Aoun s’y oppose.
Alors que le pays est encore sous le choc de l’assassinat de trois soldats libanais par des extrémistes dans le jurd de Ersal, les principales forces politiques ont convenu, mercredi, de reporter les élections parlementaires, prévues le 16 juin prochain.
Le président de la Chambre, Nabih Berry, a justifié la décision de proroger le mandat du Parlement par des circonstances de «force majeure», en raison de l’instabilité sécuritaire qui sévit dans le pays. «La situation actuelle ne permet pas d’organiser des élections saines», a dit M. Berry, selon des députés qui l’ont rencontré ce mercredi.
Le député Marwan Hamadé, membre de la coalition du 14-Mars, a annoncé que l'assemblée plénière du Parlement se tiendra vendredi 31 mai à 15 heures, c’est-à-dire au dernier jour de l’actuelle législature, afin de voter la prorogation du mandat de la Chambre.
«La prorogation est le seul article à l'ordre du jour de la réunion du vendredi», a indiqué M. Hamadé à l'issue de la réunion du bureau du Parlement à Aïn el-Tiné. «Seuls les députés peuvent décider de la durée de cette prorogation», a-t-il ajouté.
De son côté, le député du Courant du Futur Ahmad Fatfat a indiqué que tous les groupes parlementaires sont d'accord pour la prorogation du mandat de la chambre à l'exception du bloc du général Michel Aoun.
Selon des sources concordantes, l’accord intervenu prévoit une prorogation du mandat de la chambre de 16 mois, jusqu’au 30 septembre 2014.
Le général Aoun avait officiellement annoncé son refus de «participer à une séance parlementaire destinée à proroger le mandat d’une majorité qui renie mes droits». «Ce que j’ai vécu au cours des quatre dernières années m’interdit de proroger le mandat de ce Parlement», a-t-il dit.
Sur le plan de la sécurité, invoquée pour justifier la prorogation, le président de la République Michel Sleiman s’est rendu mercredi matin à Ersal (Liban-est) au lendemain de la mort de trois soldats lors d'une attaque contre un barrage de l'armée près de cette localité sunnite située non loin de la frontière syrienne.
M. Sleiman est arrivé dans la région à bord d'un hélicoptère militaire. Il était accompagné du ministre de la Défense, Fayez Ghosn, et du commandant de l'armée le général Jean Kahwagi.
Selon les analystes, l’attaque contre le barrage a pour objectif de pousser l’armée à évacuer la région afin que les rebelles syriens puissent se mouvoir librement et faire passer en Syrie hommes et matériels. C’est d’autant plus vitale pour eux qu’après la bataille de Qoussair, leur marge de manoeuvre a été considérablement réduite entre le Akkar et le centre de la Syrie.
Concernant la bataille de Qoussair, les sources de l’opposition syrienne armée ont affirmé que des renforts du Hezbollah et des troupes spéciales de la garde républicaine, spécialistes de la guérilla urbaine, ont été dépêchés en prévision d’une vaste offensive. Selon des sources bien informées, les rebelles ne contrôlent plus qu’une petite partie de la ville, jadis considérée comme un de leurs plus importants bastions en Syrie.
Mediarama