Ces assaillants veulaient chasser l’armée de la région.
Selon des sources sécuritaires, Ersal, dans l’Est du Liban, abrite des groupes extrémistes composés de Libanais et de Syriens, soutenus par certains habitants de la localité, et qui ont comme principal parrain le cheikh Moustapha Hojeiri, Abou Takié, qui fait l’objet de plusieurs mandats d’arrêt.
Ces groupes salafistes ont estimé que le barrage de l’armée pris pour cible dans la région, lundi, constituait une entrave de taille à leur liberté de mouvement et à leur logistique entre leurs bases militaires à Ersal et les fronts dans la région centrale en Syrie, entre Qoussair et Homs.
L’attaque contre le barrage visait par conséquent à dégager les voies de ravitaillement avec la Syrie. Les mêmes sources ajoutent que l’institution militaire pense que l’attaque avait deux objectifs.
Le premier était de prendre des militaires en otage pour les échanger contre les prisonniers islamistes détenus à Roumié. L’armée possédait dans ce cadre des informations sur des opérations qui devaient la cibler sur l’ensemble du territoire libanais.
Le deuxième objectif était d’impliquer l’Armée libanaise dans le conflit interne et dans la guerre syrienne pour l’entrainer dans un nouveau Nahr el-Bared. Preuve en est que les assaillants ont utilisé le même mode opératoire que celui qui a déclenché la guerre de Nahr el-Bared en 2007.
Ils ont tenté de prendre d’assaut les dortoirs des militaires mais les sentinelles ont fait échouer l’attaque en tirant sur les assaillants.
Si l’assaut avait réussi, des dizaines de soldats auraient été tués dans leur sommeil. L’enquête a montré que des groupes armés étaient postés sur les hauteurs surplombant le barrage pour soutenir les éléments qui ont mené le premier assaut.
L’enquête préliminaire a montré que l’attaque contre le barrage de l’Armée libanaise à Ersal était préméditée et planifiée dans les moindres détails. Les trois soldats ont été la cible de coups de feu tirés à partir d’un véhicule de type Hummer relayés par des tirs en provenance d’une colline qui surplombait le barrage des militaires.
Cinq hommes armés et en uniforme noir se sont scindés en deux groupes, un premier qui s’est chargé d’attaquer les soldats se trouvant sur la route en tuant deux d’entre eux, puis un troisième soldat venu à leur rescousse, et un second groupe de trois hommes qui a ouvert le feu sur le reste des militaires qui se trouvaient plus loin, déclenchant les affrontements avec les soldats.
Au moment où les hommes armés essayaient de prendre la fuite, un autre groupe armé posté sur une colline avoisinante a tiré des coups de feu pour couvrir le retrait des complices qui ont réussi à s’enfuir à bord du Hummer. L’un d’entre eux a été tué par l’armée qui a ouvert le feu sur le véhicule.
source: mediaramalb