L’Otan à court de munitions en Libye, selon le Washington Post.
Les rebelles libyens et l'ONG Human Rights Watch accusent les forces pro-Kadhafi d'utiliser des bombes à sous-munitions interdites à Misrata, grande ville côtière de l'ouest du pays tenue par les insurgés qu'elles pilonnent intensément depuis quelques jours.
Au moins treize personnes ont été tuées vendredi dans les affrontements entre les forces du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi et les rebelles, et les pilonnages se sont poursuivis dans la nuit, selon des sources médicales.
"Human Rights Watch a observé au moins trois bombes à sous-munitions exploser au-dessus du quartier d'El-Shawahda à Misrata la nuit du 14 avril", a précisé l'ONG.
Le New York Times, photos à l'appui, a indiqué que des bombes à fragmentation de 120 mm fabriquées en Espagne en 2007, un an avant que ce pays signe la convention internationale sur les bombes à sous-munitions, avaient été utilisées jeudi par les forces de Kadhafi lors de combats avec la rébellion.
"La Libye doit cesser immédiatement d'utiliser ces armes et mettre tout en oeuvre pour que les civils soient protégés par leurs restes meurtriers", a plaidé HRW.
Les sous-munitions contenues dans les armes à fragmentation sont susceptibles, quand elles n'ont pas immédiatement explosé, de tuer et de mutiler des civils longtemps après l'emploi des bombes.
Tripoli a nié avoir utilisé des bombes à sous-munitions. "Absolument pas. Moralement, légalement, nous ne pouvons pas faire cela à l'encontre de notre population civile", a déclaré Moussa Ibrahim, porte-parole du gouvernement à des journalistes qui l'interrogeaient sur le sujet.
L'Otan à court de munitions en Libye
Entre-temps, de hauts-responsables américains et de l'Alliance atlantique ont affirmé que les forces de l'Otan se trouvent à court de bombes de précision et d'autres types de munitions, a rapporté vendredi The Washington Post.
Le journal américain souligne que cette pénurie met en lumière les limites du Royaume-Uni, de la France et des autres pays européens à mener dans la durée
une opération militaire relativement modeste. Mais il ne précise pas l'origine de cette pénurie.
L'Otan a repris le 31 mars les rênes des opérations militaires lancées le 19 mars par une coalition internationale dirigée par les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni.
Les Etats-Unis ont refusé jeudi de revenir en première ligne en Libye, après avoir retiré leurs avions de combat des opérations.
Seuls six des 28 Etats membres de l'Otan participent actuellement aux raids
aériens en Libye.