Rappelons qu’en 2012 40 espions étrangers avaient été arrêtés dans le pays.
Avant l'élection présidentielle du 14 juin, les autorités iraniennes veulent éviter la répétition du scénario de 2009, écrit le quotidien Izvestia du 31 mai 2013.
A l'époque des dizaines de milliers de citoyens étaient descendus dans la rue pour protester contre la réélection de Mahmoud Ahmadinejad et les forces de l'ordre avaient mis plusieurs jours à disperser les manifestants, faisant plus de 10 morts, écrit vendredi le quotidien Izvestia.
Le vice-ministre de l'Intérieur Ali Abdollahi a annoncé à l'agence iranienne ISNA que les autorités ont l'intention de fermer les frontières pendant plusieurs jours lors de l'élection.
"Au vu de l'expérience de 2009, nous avons pensé à l'avance à toutes les mesures de sécurité",a-t-il déclaré.
A son tour le procureur général iranien Gholamhossein Mohseni Ejeie a déclaré qu'en 2012 40 espions étrangers avaient été arrêtés dans le pays. Dans ces circonstances la volonté de fermer les frontières paraît logique, selon les autorités qui craignent l'arrivée de provocateurs étrangers.
Selon le chef de la police iranienne Ahmadi Moghaddam, quatre agents de sécurité seront en faction devant chaque urne – soit 67 000 au total. Cependant les mesures de sécurité ne s'arrêteront pas là.
"Les renseignements iraniens pourraient considérablement limiter l'accès à internet et au réseau mobile", a déclaré Vladimir Sajine de l'Institut d'études orientales.
Depuis trois mois les autorités ont significativement renforcé le contrôle des mouvements sociaux et de la presse. Le Conseil suprême de la sécurité nationale a publié une liste de principes à respecter par les médias pour la couverture de la présidentielle et selon certaines informations, plusieurs dizaines de journalistes de l'opposition ont été arrêtés. Beaucoup d'activistes politiques auraient également été convoqués par la police pour un "entretien de prévention".
"La campagne électorale et l'élection sont toujours un facteur déstabilisant pour l'Etat, explique Dmitri Pavlov du Centre d'études du Proche-Orient de Saint-Pétersbourg. C'est pourquoi les Iraniens veulent assurer leurs arrières en fermant les frontières et en adoptant des mesures de sécurité renforcées dans le pays. Il faut également garder à l'esprit que l'Iran soutient le régime syrien de Bachar al-Assad, combattu par les islamistes des monarchies du Golfe".
Les autorités iraniennes craignent également des risques à l'intérieur du pays.
"L'élimination d'un homme politique très populaire en Iran, Hachemi Rafsandjani, qui convient aux islamistes modérés et aux partisans des réformes, pourrait provoquer l'indignation, notamment compte tenu de la situation économique difficile dans le pays", estime Vladimir Sajine de l'Institut d'études orientales.
"L'ayatollah Khamenei n'a pas besoin d'une figure aussi puissante et autonome", affirme Sajine.