La démocratie à l’Erdogan: 12personnes hospitalisées, dont une femme victime d’une fracture du crâne...
Washington a exceptionnellement rappelé à l'ordre vson allié turc au sujet des libertés publiques, condamnant la répression par la police d'Istanbul d'une manifestation contre le gouvernement.
"Nous sommes préoccupés par le nombre de gens qui ont été blessés lorsque la police a dispersé les manifestants à Istanbul", a critiqué la porte-parole du département d'Etat, Jennifer Psaki.
"Le meilleur moyen de garantir la stabilité, la sécurité et la prospérité de la Turquie, c'est de respecter les libertés d'expression, d'association et de rassemblement telles que ces personnes visiblement les exerçaient", a poursuivi la responsable américaine, dont le pays est un très proche allié d'Ankara, notamment sur le dossier syrien.
"Ces libertés sont vitales à toute démocratie saine", a encore averti Mme Psaki.
De violents affrontements ont opposé dans la nuit de vendredi les forces de l'ordre à des manifestants dans le centre d'Istanbul, faisant des dizaines de blessés, à la suite d'un rassemblement dirigé contre un projet d'urbanisation controversé qui a viré en protestation antigouvernementale.
Les affrontements qui ont embrasé le centre d'Istanbul ont débuté avec l'intervention musclée de la police pour déloger quelques centaines de militants qui occupaient le parc Gezi, sur la place Taksim, pour y empêcher le déracinement de 600 arbres dans le cadre d'un projet d'aménagement urbain.
Ameutés par les réseaux sociaux, de nombreux militants associatifs sont venus en renfort pour affronter les forces de l'ordre, rejoints au fil de la journée par beaucoup d'autres manifestants venus dénoncer la politique du gouvernement islamo-conservateur au pouvoir depuis 2002.
Des dizaines de manifestants ont été blessés au cours de ses affrontements, Amnesty International évoquant vendredi le chiffre de plus d'une centaine.
Les autorités n'ont donné aucun chiffre précis.
Vendredi en fin de journée, le gouverneur de la ville Huseyin Avni Mutlu s'est contenté d'indiquer que 12 personnes étaient toujours hospitalisées en fin de journée, dont une femme victime d'une fracture du crâne, et qu'au moins 63 personnes avaient été interpellées.
Le calme est revenu samedi au petit matin à Istanbul.
La place Taksim, au centre de la mégapole turque, était débarrassée au lever du jour de l'épais nuage de gaz lacrymogènes qui la recouvrait depuis la veille.
Des groupes de policiers en tenue antiémeute, bouclier au poing, et des véhicules blindés équipés de canons à eaux étaient en position en différents points de la place, à nouveau livrée aux passants malgré une odeur persistante de gaz.
Dans les rues environnantes jonchées de débris, les commerces ont rouvert timidement. Quelques barrages faits de mobilier urbain ou de planches brûlées entravaient toujours la circulation sur certains axes menant à la place, occupés par des grappes de jeunes au visage recouvert d'un foulard.