Ce constat amèricain est sans doute derrière la décision amèricaine d’élargir leurs sanctions au secteur pétrochimique.
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry s'est de nouveau montré dubitatif sur la présidentielle en Iran du 14 juin, estimant qu'elle ne changerait probablement rien à la politique nucléaire de Téhéran dans le collimateur de la communauté internationale.
"Je ne m'attends pas à ce que cette élection change le calcul fondamental que fait l'Iran. Le dossier n'est pas entre les mains du nouveau président ou du président (Mahmoud Ahmadinejad). Il est entre les mains du guide suprême(l'ayatollah Ali Khamenei). C'est le guide suprême qui décide au bout du compte", a déclaré M. Kerry devant la presse au département d'Etat.
Il avait déjà dénoncé la semaine dernière, en visite à Tel-Aviv, "le manque de transparence" du prochain scrutin iranien, estimant "hautement improbable" que les huit candidats avalisés, en majorité des fidèles du guide suprême, puissent "incarner un changement".
Washington et ses alliés réunis au sein du groupe P5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne) négocient depuis des années avec Téhéran une sortie de crise diplomatique et vont "poursuivre tous les efforts pour un règlement pacifique", a assuré M. Kerry.
Mais, a-t-il répété, "l'heure tourne" et "chaque mois qui passe" rend la situation "plus dangereuse".
"La réalité, c'est qu'Israël fera ce qu'il juge nécessaire de faire pour se défendre", a averti M. Kerry, en allusion aux menaces proférées par les Israéliens de frapper les installations nucléaires iraniennes avant que Téhéran ne soit en capacité de se doter de la bombe.
"Les Etats-Unis et d'autres, comme la Russie, la Chine et la communauté internationale l'ont déjà dit: il est inacceptable que l'Iran ait l'arme nucléaire", a martelé le secrétaire d'Etat, répétant la ligne fixée depuis des mois par le président Barack Obama.
Ce constat amèricain est sans doute derrière la décision amèricaine d'élargir leurs sanctions au secteur pétrochimique.
Les Etats-Unis ont élargi leurs sanctions au secteur pétrochimique iranien en mettant à l'index huit entreprises contrôlées par Téhéran, a annoncé le Trésor.
Le gouvernement américain vise l'industrie pétrochimique car elle représente désormais la principale source de revenus de la République islamique depuis l'imposition d'un embargo international sur son pétrole.
"Alors que les revenus que l'Iran tire du pétrole continuent de se réduire du fait des sanctions internationales, le gouvernement iranien se tourne de plus en plus vers d'autres industries pour compenser son manque à gagner", affirme le Trésor dans un communiqué.
L'Iran perd 3 à 5 milliards de dollars par mois en raison des sanctions de la communauté internationale frappant ses exportations de pétrole, selon le Trésor.
Les Etats-Unis ont aussi désigné plusieurs entreprises de transport aérien du Kirghizstan, d'Ukraine et des Emirats Arabes Unis pour avoir loué et vendu des appareils aux compagnies aériennes iraniennes Mahan Air et Iran air, qui figurent elles aussi depuis longtemps sur la liste noire américaine.
Depuis plusieurs années, l'ONU et les Occidentaux imposent un arsenal de sanctions à l'Iran qu'ils accusent de tenter de se doter de l'arme atomique sous couvert d'un programme civil de développement de l'énergie nucléaire, ce dont se défend la République islamique.
Washington a néamoins autorisé jeudi l'exportation vers l'Iran d'équipements téléphoniques et de logiciels facilitant l'accès à internet afin de contrer la censure dans le pays à deux semaines de la présidentielle du 14 juin.