"Il y a une terre, c’est la Palestine et pour la paix, tous les Palestiniens doivent être en droit d’y retourner"
Il y a 65 ans, la Palestine vécut une tragédie des plus terribles... Le vol, le saccage, la trahison, le sang et la peur... Le 15 Mai 1948, Ben Gourion proclamait "l'indépendance d'Israël" avec la déclaration d'Eretz Israel.
S'en suivit un véritable génocide et exil massif des Palestiniens vers d'autres terres, vers d'autres pays, laissant derrière eux, clez en main, leur maison, leur histoire, leur vie et souvenirs ancestraux.
C'est pour commémorer cette terrible tragédie, qu'à Paris, à l'institut du monde arabe, le collectif de soutien de la Palestine, dirigé par Imad Amroune, a tenu à se réunir autour de personnalités hautes en symbole.
En effet, parmis les invités figuraient Monseigneur Hana Atallah, Archevèque d'Al Qods, ovationné par la foule lors de son arrivée dans la salle, l' ambassadeur de la Palestine en France, Hael Fahoum et Christophe Oberlin, chirurgien et professeur. Le Mufti d'Al Qods, Cheickh Akrama Sabri n'a pu se rendre en France par décision de Paris de ne pas lui octroyer de visas.
La conférence débute avec un reportage retraçant dans les grandes et symboliques lignes la tragédie palestinienne, pour sensibiliser les présents à la cause des opprimés de la Terre Sainte. Et celui ci de rappeler l'aide britannique à l'instauration de l'occupant en armant et entrainant les différentes milices sionistes déjà présentes en Palestine. Et de souligner la présence de camps de "détention" et les assassinats de masses pré et post déclaration d'Eretz Israel.
Enfin, les séquences vidéos s'arrêtent sur les conditions catastrophiques dans lesquelles continuent de vivre la plupart des 5 millions de réfugiés.
L'ambassadeur de Palestine en France, Hael el Fahoum ouvre la conférence en déplorant la politique systhématique de la négation des souffrances palestiniennes. Et d'affirmer que 48% de l'économie israélienne est utilisée dans l'armée. Pour que l'occupant puisse perdurer, l'aide financière étrangère est inéluctabe alors lance t-il, "que l'on ne dise pas qu'il s'agit d'un conflit uniquement israélo-palestinien!".
Une ovation s'en suit.
C'est au tour de l'archevèque Atallah de prendre la parole.
Regrettant l'absence de son coreligionnaire, le Mufti d'Al Qods, son Eminence a tenu à rappeler que les palestiniens ne sont pas des "groupuscules terroristes mais une seule et même famille qui défend main dans la main la Palestine". Et de lancer: "A ceux qui cherchent la zizanie et le chaos pour s'accaparer des lieux saints, je me joins au Mufti Akram Sabri pour que nous unissions nos efforts pour Al Qods".
Pour lui, une paix en échange d'une solution à deux états est tout bonnement inconcevable; "il y a une terre, c'est la Palestine et pour la paix, tous les palestiniens doivent être en droit d'y revenir".
En référence aux affrontement fratricides notemment en Syrie, l'Archevèque évoque une nouvelle catastrophe qui est en train de s'immiscer dans le monde arabe. Pour son Eminence, les tueries entre frères arabes ne visent qu'à une seule et unique chose; à protéger l'entité sioniste et ainsi contribuer à effacer des mémoires arabes le vrai danger: La disparition d'Al Qods et de la Palestine, religieuse et sprirituelle.
Et d'en appeler aux "respectueux" de la nation à se rassembler autour d'une même cause afin de ne pas abandonner la Terre Sainte des chretiens, juifs et musulmans.
Il a egalement lancé un appel aux chrétiens du monde, afin qu'ils se rappelent de la place primordiale que constitue Al Qods pour eux.
Cette ville " est le lieu de naissance de Jésus, le berceau de la chrétienté. Et de les amener à revenir aux origines de leur foi et ainsi être solidaires avec les habitants de cette terre de Rappel divin.
Et sous une ovation toute particulière, Monseigneur Hana Atallah de lancer: "Ne cédez pas au désespoir, la Naqba se poursuit, la résistance aussi!!!!".
C'est ensuite au tour de Christophe Oberlin, chirurgien et professeur à l'université Diderot de Paris, de rappeler que l'Onu, qui en 1948 donnait raison à Ben Gourion, est allee à l'encontre de ses propres lois. En effet, elle n'est pas en droit de faire et de défaire les Etats, de surcroît un Etat établit il y de cela, près de 3000 ans.
Celui qui participe depuis trente ans à des actions de chirurgie humanitaires et d'enseignement en Afrique, Asie et Gaza, n'a pas mâché ses mots en parlant de l'entité sioniste. Ce n'est pour lui qu'un lobby tribale qui se nourrit grâce à des moyens illégaux et qui en fait donc est un état mafieux avec lequel il est donc impossible de négocier.
Cheickh Akrama Sabri, Mufti d'Al Qods cloture la commémoration par une intervention pré enregistrée. Interdit de se rendre en France sous la présidence de Sarkozy, l'election de François Hollande à sa succession n'aura pas levé la décision.
Son Eminence rappelle d'ailleurs à juste titre que cette censure est contraire à la démocratie et aux droits internationaux de déplacement pour tous.
Dans une longue élocution, Cheickh Sabri rejoint son co-religionnaire, son Eminence Atallah pour rappeler le statut tout particulier d'Al Quds et les dangers auxquelles, la ville sainte fait face. Et de dénoncer un complot international sur la Palestine et les Palestiniens, dans un but de changer l'identité de ce pays à l'histoire ancestrale.
Et son Eminence de dénoncer la destruction lente et sournoise d'Al Qods, pour que les sionistes en fassent peu à peu un lieu de judéisation pure. Et de poursuivre, que " tout est fait pour qu'Al qods soit vidée de sa population palestinienne, arabe, musulmane et chretienne".
La rencontre prend fin, les coeurs sont lourds, dans le public.
La Palestine souffre, scandait un activiste français, "luttons chez nous, en France, pour exiger de nos élus, d'assumer leurs parts de responsabilité, ne nous rendons pas responsables de non assistance à personnes en danger!"