23-11-2024 06:06 PM Jerusalem Timing

Chine, Inde et Pakistan seuls à accroître leur arsenal nucléaire (Sipri)

Chine, Inde et Pakistan seuls à accroître leur arsenal nucléaire (Sipri)

Selon Sipri, Israël détient 80 têtes nucléaires.Alors que l’Iran n’est pas encore doté d’armement nucléaire

  
Trois pays disposant de l'arme atomique, la Chine, l'Inde et le Pakistan, accroissent leur arsenal nucléaire, alors que les cinq autres le réduisent ou le maintiennent, a indiqué l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri) dans un rapport lundi.
  
La Chine a aujourd'hui 250 têtes nucléaires contre 240 en 2012, le Pakistan 100 à 120 contre 90 à 110, et l'Inde entre 90 et 110 contre 80 à 100, écrit-il.
  
Cette course aux armements est d'autant plus inquiétante que le Sipri juge "fragile" la paix en Asie, vu les "tensions croissantes depuis 2008", comme entre Inde et Pakistan, entre les deux Corées, ou encore entre Chine et Japon.
  
Les pays qui réduisent leur arsenal sont les signataires du traité de désarmement nucléaire START, la Russie (8.500 têtes aujourd'hui) et les Etats-Unis (7.700).
La France (300 têtes), le Royaume-Uni (225) et Israël (80) le gardent au même niveau.
  
Ces chiffres sont des estimations dont le Sipri reconnaît qu'elles sont plus ou moins fiables selon les pays, la Chine maintenant par exemple une opacité totale, tandis que la Russie est de moins en moins transparente. Le Sipri suppose que la Corée du Nord et l'Iran n'ont pas encore réussi à se doter de l'arme nucléaire.
  
Pour le centre de recherche, la baisse quantitative de l'armement n'est pas synonyme de réduction de la menace nucléaire.
   "Il y avait peu de choses pour nous insuffler l'espoir que les pays possédant l'arme nucléaire aient sincèrement la volonté d'abandonner leur arsenal. Les programmes de modernisation à long terme en cours dans ces Etats montrent que les armes nucléaires sont toujours une marque du statut international et de puissance", a affirmé le coordinateur de la recherche sur le nucléaire au Sipri, Shannon Kile, cité dans un communiqué.
  
Dans le domaine des armes chimiques et biologiques, la réduction des stocks pour laquelle milite le Sipri n'a progressé que lentement. Les Etats-Unis et la Russie n'ont pas détruit toutes leurs armes chimiques en 2012 contrairement à ce qu'ils avaient promis, et la Syrie s'est dite prête à les employer en cas d'attaque étrangère.
  
Les chiffres du Sipri montrent par ailleurs que "le nombre des soldats de la paix déployés dans le monde a baissé de plus de 10% en 2012, le retrait des forces internationales ayant commencé en Afghanistan".
  

Toutefois, "le nombre des combattants déployés en dehors de l'Afghanistan a en fait des chances de croître", notamment "au Mali, plus largement au Sahel, et potentiellement en Syrie".
   "Ces dernières années, il y a eu une hausse du nombre des conflits intra-étatiques qui se sont internationalisés, à savoir qu'un autre Etat soutient un camp ou l'autre. Une telle implication a souvent eu pour effet d'accroître la mortalité et de prolonger les conflits", a constaté le Sipri.
Son rapport annuel reprend des données déjà publiées.
  
Les dépenses mondiales en armement ont reculé en 2012 pour la première fois depuis 1998, de 0,5% en tenant compte de l'inflation. Et la Chine a détrôné la Grande-Bretagne en tant que cinquième exportateur mondial d'armes, derrière les Etats-Unis, la Russie, l'Allemagne et la France.