Signe de l’aggravation du mécontentement, l’un des plus importants syndicats turcs a appelé à une grève de deux jours dès ce mardi pour dénoncer la répression et en solidarité avec les contestataires.
Le "retour au calme" annoncé par le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan n'est toujours pas d'actualité. La mort de deux personnes au cours de manifestations a été annoncée dans la nuit par les médias.
Mais encore..
Les syndicats turcs ont proclamé ce mardi une grève de deux jours pour protester contre le recours à la force en vue de disperser les actions antigouvernementales.
En fait, les violences n’ont pas vraiment cessé hier et la nuit dernière.
De nouveaux heurts ont eu lieu à Istanbul près du parc Gezi, détonneur du mouvement il y a cinq jours où les opposants à Erdogan ont érigé des barricades. Les forces de l’ordre ont riposté par des gaz lacrymogènes et des hélicoptères ont survolé les manifestants .
“Mes lunettes ne sont pas très utiles car le gaz est si efficace. Une fois le gaz jeté vous ne pouvez pas rester plus de quelques minutes. Vous ne pouvez pas respirer”, explique cette militante.
“N’importe où dans le monde, on ne pourrait accepter cela, Je n’ai jamais vu un tel gouvernement, une police qui déteste autant ses propres concitoyens. Nous n’allons pas abandonner. Nous étions là jusqu‘à maintenant et nous allons continuer”, lance cette autre militante.
A Ankara, les unités anti-émeutes ont tiré des balles en caoutchouc en direction des protestataires. Ces derniers les ont attaqué à coups de pierre.
Ce Mardi, on a appris la mort de trois personnes: la première a été tuée dimanche soir à Istanbul par une voiture qui a percuté la foule..
La deuxième personne en liaison avec les troubles dans le sud du pays après une première dimanche soir à Istanbul.
La troisième vient d'être annoncée à l'heur où a été rédigé ce rapport.
Jusqu'à présent, le bilan des troubles qui secouent la Turquie depuis vendredi s'élevait à un milllier de blessés à Istanbul et au moins 700 à Ankara selon les organisations de défense des droits de l'Homme et les syndicats de médecins des deux villes.
Pendant ce temps là, le mouvement autour des occupants de la place Taksim d'Istanbul continue à prendre de l'ampleur. Ils ont reçu le soutien d'une des plus importantes confédérations syndicales turques. Elle a appellé à une grève de deux jours à partir de ce mardi pour dénoncer le recours à la "terreur" par l'Etat contre les contestataires.
Une aggravation de la situation qui ne semble pas inquiéter le Premier ministre turc. Depuis le Maroc - il a entamé ce lundi une tournée de quatre jours dans les pays du Maghreb - Recep Tayyip Erdogan a estimé que la situation était "en train de revenir au calme. A mon retour de cette visite les problèmes seront réglés."
Lundi, Recep Tayyip Erdogan, avait condamné au cours d'une confèrence de presse les manifestants ayant qualifié leurs actions d'antidémocratiques. Plus de 1 700 personnes ont été interpellées.