Pourquoi ses débuts ont été difficiles, et son dénouement facile
Les débuts de la bataille n’auront pas été aussi faciles. Mais c’est son dénouement-éclair qui a fait la grande surprise.
Pourtant, durant la journée (de lundi, ndrl), les discussions entre les groupes islamistes et salafistes, qui avaient transformé Qousseir en une base militaire pour l'opposition, rendaient compte d’une « fermeté héroïque face à l'armée d'invasion ».
Mais à la nuit tombée, tous les signes d'activité dans les quelques poches de l'opposition de la partie nord de la ville avaient cessé. Des rumeurs faisaient état que sous la pression, beaucoup de rebelles ont trahi leurs camarades et se sont rendus ou ont pris la fuite, laissant leurs camarades seuls mener un combat perdu.
Les 24 combattants du Hezbollah tués
Ce n'était pas cependant le tableau dans les premiers jours des combats qui ont eu lieu autour de Qousseir. Le moral des combattants de l'opposition était à son apogée après les nouvelles que leurs camarades ont réussi à tendre une embuscade aux combattants du Hezbollah en tuant 24 d’entre eux.
En fait, dans les deux premiers jours de combats, le parti libanais a payé un lourd tribut en termes de morts et de blessés. Les rebelles en étaient totalement ennivrés. Alors que certaines sources de l'opposition assurent avoir réussi à attirer le Hezbollah dans un piège, et à lui infliger un nombre élevé de victimes, d'autres l'attribuent à une sous-estimation des combattants dans la ville et une avancée précipitée de la part du régime et le Hezbollah. Une autre version sur l’histoire de l’embuscade rapportée par certaines sources de l'opposition affirment qu'ils ont tendu un piège pour le Hezbollah en les attirant dans la ville, sur la base que les groupes armés étaient prêts à se rendre.
Une chose est sure : les groupes armés ont surpris le Hezbollah avec leurs capacités de combat, faisant preuve d’un haut niveau de compétence et d'expérience que beaucoup d'entre eux avaient acquise dans d'autres conflits liés au jihad.
Changement de tactique
Le Hezbollah a alors changé de tactique militaire et suspendu ses opérations commandos, pour limiter les pertes. Sont alors intervenus le pilonnage à l’artillerie et les raids aériens, pour harasser les miliciens et surtout se débarrasser des engins explosifs plantés en grands nombre dans tous les coins et toutes les maisons de la ville.
En même temps, le siège a été renforcé et tous les accès de la ville ont été hermétiquement bloqués pour empêcher l’envoi de renfort logistique ou humain. Petit à petit, les opérations ont suivi la politique du grignotage progressif des quartiers de la ville, escortés d’opérations limitées et garanties.
Les négociations sur fond de bataille
C’est ainsi que les combats se sont poursuivis durant 16 jours d’affilée. La dernière attaque a eu lieu à l’aube de mardi. Les commissions de l’opposition syrienne ont publié les photos et les noms de 431 miliciens tués durant les combats. Sans compter les cadavres qui n’ont pu être retirés, ni les miliciens étrangers qui ont été tués et dont l’identité n’a pas encore été révélée. Comme le siège avait été resserré, elles disent avoir engagé des négociations avec le Hezbollah pour soi-disant faciliter la sortie des civils restés dans la ville. Ils ont dit au parti libanais qu'ils étaient prêts à se rendre, mais ne peuvent le faire sans sauver la face, en effectuant quelques escarmouches symboliques.
Selon les sources de l'opposition les plus fiables, le nombre des victimes dans leurs rangs s’élève à plus de 1.200 morts et 1.000 blessés. AlAkhabr a pris connaissance que plus de 1.000 miliciens ont été faits prisonniers, dont de nombreux étrangers : des australiens et des filles de la nationalité tchétchènes qui étaient chargées de la mission de sniper.
Quant aux martyrs dans les rangs des combattants du Hezbollah, ils seraient de l’ordre de 93 ainsi que des dizaines de blessés.
Les dernières heures
La bataille de Qousseir n’a pas encore révélé tous ses secrets, surtout sur les dernières minutes de la chute de la ville. Il est question de négociations qui se tenaient alors que la bataille battait son plein. Des divergences auraient éclaté entre les groupes des miliciens et des accrochages auraient même éclaté entre eux, sur fond d’accusations mutuelles de trahison.
Certains d’entre eux ont capitulé et se sont rendus sans combat après avoir reçu des garanties du Hezbollah qu’ils ne seront pas tués. L’Armée syrienne et le Hezbollah ont même ouvert des passages vers Dabaa et Bouwayda orientale, alors les miliciens ont été surpris par leurs collègues en train de s’y engouffrer sans coordination. Alors que d’autres s’évadaient vers la localité libanaise de Ersale.
Source: Traduit du quotidien AlAkhbar