L’ambassadrice américaine auprès du Conseil, Eileen Chamberlain Donahoe, a demandé le départ de Richard Falk.
Un représentant controversé de l'ONU sur les droits de l'Homme dans les territoires palestiniens a demandé lundi, devant le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, une enquête sur les milliers de Palestiniens détenus ou incarcérés par « Israël ».
Environ 750.000 Palestiniens ont été détenus depuis 1967 et 5.000 d'entre eux sont actuellement incarcérés par « Israël », selon le dernier rapport de Richard Falk présenté lundi au Conseil.
"Le traitement de milliers de Palestiniens détenus par Israël continue d'être extrêmement préoccupant", a déclaré le représentant de l'ONU, citant les arrestations de nuit, les détentions arbitraires, les actes des torture et autres traitements inhumains et humiliants, le déni d'accès à une représentation juridique ou encore le transfert illégal de Palestiniens vers des prisons situées en « Israël ».
Face à ces multiples affirmations, M. Falk, demande à la communauté internationale d'enquêter.
Son rapport demande aussi l'arrêt du blocus de la bande de Gaza. "Avec 70% de la population qui dépend de l'aide internationale (...), des changements radicaux et urgents sont nécessaires pour que les Palestiniens à Gaza puissent voir leurs droits protégés", a-t-il dit.
Il recommande aussi au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ou à une commission d'enquête composée d'experts compétents en droit international de se réunir pour examiner la question de l'occupation prolongée et d'élaborer une convention à ce sujet.
Dénonçant "46 années de déni des droits palestiniens", M. Falk, un Américain ancien professeur de droit international, a relevé que "l'occupation de la Palestine a permis l'annexion continue par Israël des ressources et territoires palestiniens".
"Israël", qui a coupé les ponts avec le Conseil des droits de l'homme de l'ONU lorsque celui-ci a décidé en mars 2012 de lancer la première enquête internationale indépendante sur les conséquences des implantations israéliennes dans les territoires palestiniens occupés, n'a pas envoyé lundi de représentant pour participer aux débats du Conseil.
Le représentant palestinien a quant à lui demandé à la communauté internationale de mettre en oeuvre les conclusions du rapport.
Pour sa part, le représentant de l'Union européenne a affirmé que "les colonies de peuplement" israéliennes et "la barrière de séparation constituent des obstacles à la paix" mais il a déploré que le rapport de M. Falk contienne, selon lui, des remarques "politiques" allant au-delà du mandant de l'expert.
Vendredi, l'ambassadrice américaine auprès du Conseil, Eileen Chamberlain Donahoe, a demandé le départ de M. Falk, dénonçant le fait que l'expert demande dans son rapport une enquête sur l'ONG "UN Watch" l'accusant d'être un "lobby pro-israélien".
En avril, le Canada a aussi demandé au Conseil de démettre de ses fonctions M. Falk, lui reprochant des "propos antisémites" dans un article où il est accusé de lier l'attentat de Boston à la politique américaine face à "Israël".