Huit candidats avaient été approuvés par le Conseil des gardiens de la Constitution, en charge de superviser les élections.
L'un des cinq candidats conservateurs à la
présidentielle iranienne, Gholam-Ali Hadad-Adel, a annoncé lundi son retrait de
la course, a rapporté la télévision d'Etat quatre jours avant le premier tour
vendredi.
"J'annonce mon retrait de la course présidentielle pour favoriser la victoire des
conservateurs", a-t-il déclaré dans un communiqué lu à la télévision.
"J'espère que les autres candidats conservateurs feront également leur devoir pour assurer la victoire des conservateurs au premier tour ou permettre la présence de deux conservateurs en cas de second tour", a-t-il ajouté.
L'ancien président du Parlement est un proche du guide suprême de la révolution islamique en Iran, l'ayatollah Sayed Ali Khamenei, mais il ne faisait pas partie des favoris.
Huit candidats avaient été approuvés par le Conseil des gardiens de la Constitution, en charge de superviser les élections. Parmi eux, figurent cinq conservateurs, deux modérés et un réformateur.
Selon les sondages de trois instituts iraniens, il est très probable qu’aucun candidat n'obtienne les voix nécessaires pour triompher dès le premier tour, pourtant plus de 50 millions d’Iraniens ont le droit d'élire dans le prochain scrutin. Ces trois institutions prévoient un taux departicipation variant entre 60 et 70%, soit l'équivalent de 30 à 35 millions d’Iraniens. Ceci compliquera la mission des candidats de recueillir 15 millions de voix au moins au premier tour.
Selon des sources iraniennes citées par le quotidien
libanais assafir, le premier sondage a été effectué avec la fin de la
présentation des candidatures, mais avant que le conseil des gardiens de la
Constitution n’annonce les noms des personnes éligibles.
Dans ce sondage préliminaire, Mohammad Baqer Qalibaf a
recueilli 27% des voix, suivi de loin par Saïd Jalili avec 11,3% des voix, ensuite Ali Akbar Vilayati avec 11,3%.
Dans la quatrième position est venu Ali Haddad Adel (6,7%), Mohsen Rizaï (6,7%), Mohammad Reza Aref (5,6%), le modéré Hassan Rouhani (3,1%) et enfin Mohammad Ghardi (0,7%).
Toutefois, l’exclusion de certains candidats par le Conseil des Gardiens de la Constitution a changé la situation électorale, ce qui nous place devant plusieurs scénarios :
1- Le scénario actuel, en cas d’absence de tout retrait dans
le camp conservateur, ou entre le candidat modéré Rouhani et le réformateur
Aref, les éléments de la « coalition trilatérale », composé de
Qalibaf, Rouhani et Haddad Adel resteront aux côtés de Jalili dans la course,
et concurrencent ainsi les voix des conservateurs.
2- En cas d’alliance électorale entre les candidats
conservateurs, Haddad Adel sera perdant, clairement le moins chanceux, et le
choix sera restreint entre Vilayati et Qalibaf, qui a bien fait dans les trois
débats télévisés d'attaquer Jalili et Rouhani.
Vu l'importance de la campagne électorale organisée par Qalibaf, et préparée depuis un an, il semble que ce dernier n’est pas en mesure de se retirer au profit de Vilayati.
Donc, il est probable que Qalibaf ne se retire qu’au cas d’une demande des milieux proches du guide suprême Sayed Ali Khamenei. Dans ce cas, des millions de voix partisanes de Sayed Khamenei iront directement à Vilayati. Autrement dit, si Qalibaf se retire de la course au profit de Vilayati, les chances de ce dernier seront renforcées, vu qu’il est le candidat préféré du guide. Sinon, Qalibaf serait le candidat de l’alliance trilatérale face à Jalili et Rouhani.
Dans ce scénario, les chances de victoire du candidat de l’alliance tripartite, quel qu'il soit, seront plus grandes face à Jalili, parce que Rouhani perdra une bonne part des voix des réformateurs qui iront en faveur d’Aref.
De plus, la poursuite de la candidature d’Aref assènera un coup dur aux chances de victoires de Rouhani.
3- En cas d’une alliance entre « modérés-réformateurs » : si Aref se retire au profit de Rouhani, les chances de ce dernier grandiront, surtout que les candidats
conservateurs se rivaliseront ensemble pour obtenir les voix d’électeurs ayant des choix similaires, ce qui devrait ouvrir la voie à Rouhani d’arriver au second tour face à l’un des candidats. Ce scénario semble toutefois improbable parce que
l’alliance entre Rouhani-Adel poussera les membres de l’alliance tripartite à
tenir à leur promesse, c’est ainsi que deux membres se retireront en faveur du
troisième membre. Toutefois, la détermination du candidat de l’alliance
tripartite entre Qalibaf et Vilayati sera difficile parce que tous les deux
possèdent une base populaire non négligeable et sont proches du guide.
4- En cas de formation des deux alliances :
Jalili sera ainsi sous une grande pression de la part du candidat de l’alliance tripartite (droite) et du candidat du bloc « modéré réformateur » Rouhani (gauche). Ceci augmentera les chances de Rouhani de s’attirer des voix d’électeurs qui ne soutiennent pas sa ligne politique d’habitude et peut-être les voix des partisans de Mahmoud Ahmadinejad.
Selon les pronostics, l’un des quatre candidats sera le gagnant : Mohammad Baqer Qalibaf, Ali Akbar Vilayati (alliance tripartite), Hassan Rouhani et Said Jalili. Tout simplement parce que les quatre autres candidats ne sont pas assez charismatiques pour convaincre une large frange de la population iranienne de voter pour eux dans les élections.
Toutefois, Aref et Haddad Adel peuvent influencer les résultats indirectement, en se retirant pour l’un des candidats (Aref au profit de Rouhani et Haddad Adel au
profit de Qalibaf ou Vilayati).
Par ailleurs, Qalibaf et Vilayati seront les faiseurs du nouveau président, au cas où l’un se retire pour le deuxième.