"Ne nous provoquez pas, ne faites pas de mauvais calculs à notre sujet", a lancé Youval Steinitz.
Le ministre israélien des Affaires internationales, de la Stratégie et du Renseignement a estimé lundi que le président syrien Bachar al-Assad pourrait remporter la guerre dans son pays grâce à l'aide de l'Iran et du mouvement libanais Hezbollah.
"Cela pourrait être possible, Assad (...) pourrait prendre le dessus" dans
la guerre, a affirmé le ministre Youval Steinitz devant l'Association de la
presse étrangère. "Je pense que cela est possible".
"A ce stade du conflit, si l'opposition ne fait pas de progrès et le régime
réussit à survivre et à obtenir un très fort soutien (...) à savoir de l'Iran
et du Hezbollah (...) il pourrait en fin de compte survivre", a dit ce
responsable israélien.
Selon lui, l'armée syrienne reçoit "un important soutien" de l'Iran et du
Hezbollah qui envoient des milliers de combattants "en unités très structurées
et très bien équipées -- cela pourrait aider".
L’entité sioniste a récemment lancé des mises en garde à Damas contre
toute tentative d'entraîner Israël dans le conflit.
"Je suggérerais à la Syrie, au régime d'Assad : faites très attention, n'autorisez aucune provocation sur le Golan ou contre l’Etat d'Israël", a dit
le ministre Steinitz.
"Nous ne voulons pas être impliqués, ne nous obligez pas. Ne nous provoquez
pas, ne faites pas de mauvais calculs à notre sujet", a-t-il encore prévenu.
"Mais d'un autre côté, si quelqu'un pense pouvoir permettre une guerre d'usure
à nos frontières, il ferait mieux de réfléchir", a-t-il ajouté.
A la suite de la décision de l'Autriche de retirer son contingent de la
force de l'ONU sur le plateau du Golan après des combats entre les rebelles et
l'armée syrienne, il est "très important que les accords sur la
démilitarisation et le cessez-le-feu soient maintenus et respectés", a-t-il dit.
Le ministre a déploré que "de telles forces soient sur place quand c'est
calme et qu'elles partent quand il y a un vrai danger (...) C'est pourquoi nous
ne comptons pas sur la présence de forces internationales pour notre sécurité
nationale".
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a également mis en garde lundi,
devant la commission des Affaires étrangères et de la Défense du Parlement,
contre une dégradation de la situation sur le Golan.
"Il se peut que cela soit en train de changer sous nos yeux", a dit
Netanyahu qui a catégoriquement récusé des accusations syriennes d'opérations
militaires clandestines israéliennes dans le sanglant conflit en Syrie.
Israël occupe depuis 1967 quelque 1.200 km2 du plateau syrien du Golan,
qu'il a annexés, une décision jamais reconnue par la communauté internationale,
environ 510 km2 restant sous contrôle syrien.